Henri Poincaré. Trois suppléments sur les fonctions
fuchsiennes (1880), édition électronique corrigée (2016)
de Jeremy Gray &
Scott A. Walter, dirs.,
Trois suppléments sur la découverte des
fonctions fuchsiennes,
Berlin, Akademie Verlag, 1997, 27–103
Concours pour le Prix
des Sciences Mathématiques
Devise:
Non inultus premor
(Supplément)
Le théorème de M. Fuchs est-il vrai toutes les fois qu’il n’y a que deux points singuliers et quelles en sont les conséquences, telle est la question qui va nous occuper.11endnote: 1 Archives de l’Académie des sciences de Paris, Dossier Poincaré. Le manuscrit s’accompagne d’une enveloppe portant l’annotation : “Séance du 28 Juin 1880. N° 5 Année 1880. Grand prix des Sciences mathématiques. Supplément au mémoire portant pour épigraphe ‘Non inultus premor’ ”.
Nous allons envisager dans ce qui va suivre une équation différentielle linéaire de la forme :
Nous appellerons et deux intégrales de cette équation, choisies de telle sorte que si et sont les racines de l’équation fondamentale relative au point singulier , on ait ;
où et sont holomorphes en pour .
Nous poserons
Nous avons trois points singuliers :
Nous supposerons que et sont réels et que , et sont des parties aliquotes de l’unité. Nous allons voir que dans ce cas le théorème de M. Fuchs est vrai. Si et étaient imaginaires, on les ramènerait à être réels par un changement de variables très simple.
Joignons et par une coupure en ligne droite, puis à l’infini par une seconde coupure également en ligne droite et dans le prolongement de la précédente. Faisons maintenant varier dans son plan de telle sorte qu’il ne franchisse aucune de ces coupures et voyons comment variera .
Faisons décrire à un contour fermé, défini comme il suit. Ce contour se composera :
1° d’une demi-circonférence infiniment petite décrite autour du point de façon à ne pas rencontrer la coupure ;
2° d’une droite () parallèle à la coupure et infiniment voisine de cette coupure ;
3° d’une droite parallèle à la coupure et infiniment voisine de cette coupure ;
4° d’une demi-circonférence décrite autour du point et infiniment petite ;
5° d’une droite parallèle à et infiniment voisine de cette coupure ;
6° d’une droite parallèle à et infiniment voisine de cette coupure.
La figure suivante représente ce contour, en supposant que par une perspective on ait ramené le point à distance finie.
Voyons comment, aux infiniment petits près du premier ordre, va varier quand décrira ce contour.
Quand variera de à ; on aura
et étant ordonnées suivant les puissances croissantes de ; d’ailleurs on a
On peut poser
étant une série ordonnée suivant les puissances croissantes de .
Les coefficients de l’équation différentielle étant réels, on peut toujours supposer : 1° ; 2° que les coefficients de sont réels.
Quand variera de à , restera donc réel (toujours aux infiniment petits près du 1er ordre). De plus, variant de à , ne pourra passer par un maximum sans quoi l’on aurait :22endnote: 2 Le manuscrit indique : “”; nous insérons le numérateur.
d’où
Ce qui est impossible : Donc z va décrire un segment de l’axe des quantités réelles.
Quand tourne autour du point , ne change pas; tandis que se change en
Le module de ne change donc pas, pendant que son argument augmente de ; Donc quand variera de à , va décrire un segment de droite égal en longueur à et faisant avec un angle .
Dans le voisinage de , il existe toujours deux nombres réels33endnote: 3 Note marginale : “En effet, qui est l’extrémité comme les coefficients de l’équation différentielle sont réels, et ne peuvent être que réels ou imaginaires conjugués. Or qui est l’extrémité du segment est évidemment réel.” , tels que
et étant holomorphes en ; on a alors
étant holomorphe en . Vu la réalité des coefficients de l’équation différentielle et de ceux de , , , les coefficients de sont réels; de sorte que cette fonction reste réelle quand varie de à .
Supposons pour fixer les idées , et par conséquent
est réel quand varie de à ; au contraire quand varie de à , l’argument de devient . Donc
C’est dire que décrira un arc du cercle qui passe par les points , et qui coupe la droite sous un angle .
Dans le voisinage de , on peut encore trouver deux nombres , tels que
étant holomorphe en pour .
On le démontrerait par la méthode qui a permis de voir que dans le voisinage de = , on a :
Donc quand décrit un contour autour de = , le module ne change pas pendant que son argument augmente de .
Or quand décrivait , décrivait l’arc de cercle ; donc quand décrira , décrira un arc du cercle qui passe par et , et coupe le cercle suivant un angle .
Ce même cercle devra couper la droite sous un angle ; il devra couper cette droite en deux points , , tels que
Il en résulte que les points sont sur une même ligne droite d’argument .
Quand décrit le contour , décrit le contour .
Quand parcourra tout son plan sans franchir aucune coupure, devra parcourir une certaine région tout d’une pièce qui ne pourra être que la région située à l’intérieur du quadrilatère .
Opérations qui ne changent pas .
Supposons que partant d’une certaine valeur initiale, arrive par un chemin quelconque à une certaine valeur finale sans avoir franchi aucune coupure, prendra une certaine valeur située à l’intérieur du quadrilatère mixtiligne et ne dépendant que de la valeur finale de , nous la désignerons par la notation
Si était arrivé à cette valeur finale, en franchissant fois la première coupure ab, nous désignerions la valeur de par la notation
si était arrivé à cette valeur après avoir franchi fois la première coupure ab, puis fois, la seconde coupure , puis fois, la première coupure ab, puis fois la seconde coupure, nous désignerions la valeur de par la notation
etc.
Soit l’opération qui consiste à changer en , celle qui consiste à changer
on aura :
L’opération s’appellera une opération composée à l’aide de et de .
Quand parcourra tout son plan en franchissant les coupures d’une façon quelconque, restera donc dans le quadrilatère ou dans un des transformés de ce quadrilatère par l’une des opérations composées à l’aide de et de .
Or toutes ces opérations reproduisent le cercle qui a pour centre et qui coupe orthogonalement les cercles et . Le quadrilatère tant intérieur à ce cercle, tous ses transformés seront également intérieurs à ce cercle. Donc restera toujours à l’intérieur de ce cercle.
Les opérations composées à l’aide de et de forment un groupe ; ce sont les opérations qui appliquées à , ne changent pas ; elles consistent toutes à changer en
où , , , sont des constantes.
Désignons par le quadrilatère ; par
le transformé de ce quadrilatère par l’opération
Le quadrilatère aura un côté commun avec le quadrilatère
et avec le quadrilatère
Le quadrilatère et ses transformés successifs vont donc former une sorte de damier, qui recouvrira la surface du cercle (soit une fois, soit plusieurs fois, nous ne le savons pas encore).
Tous les transformés successifs du cercle sont des cercles qui coupent orthogonalement ; de plus les opérations et conservent les angles. Donc les transformés successifs de auront les mêmes angles que et auront pour côtés des arcs de cercles coupant orthogonalement le cercle .
Réciproquement, tout quadrilatère curviligne dont les côtés sont formés par des arcs de cercle coupant orthogonalement , dont les angles sont égaux à ceux de ; et dont un côté coïncide avec un côté d’un des transformés de est aussi un des transformés de (si ces deux côtés coïncident de façon que les sommets correspondant à des angles égaux coïncident).
En effet, soit un quadrilatère curviligne satisfaisant à ces conditions et dont un côté coïncide avec un côté du quadrilatère
Supposons que les angles des deux quadrilatères en soient égaux à et les angles en à . Alors le quadrilatère coïncidera avec le quadrilatère :
Donc si l’on faisait voir que l’on peut décomposer la surface du cercle en un nombre fini ou en une infinité de quadrilatères ayant pour côtés des arcs de cercle coupant orthogonalement et dont les angles sont égaux à ceux de et que l’un de ces quadrilatères fût précisément , l’on aurait démontré que le damier formé par les transformés successifs de ne recouvre qu’une fois le cercle et par conséquent que est monodrome en dans l’intérieur de ce cercle.
Cas exceptionnels.
Dans la figure 2 on a supposé implicitement que était positif. Mais dans certains cas exceptionnels, il peut arriver que
ou .
On aura
toutes les fois que
ce qui peut arriver :
1° Si ; nous avons montré que dans ce cas l’équation était intégrable algébriquement (voir Note 8).
2° Si
ou
ou
Dans ce cas le cercle est imaginaire et le damier formé par les transformés de peut remplir tout le plan. La puissance de l’origine par rapport aux différents cercles qui sont les transformés successifs de est constante. Si donc on projette tous les points du plan, stéréographiquement sur une sphère de rayon convenable, tangente au plan du tableau en ; tous ces cercles vont se projeter suivant des grands cercles de la sphère.
Comme ici le quadrilatère et ses transformés successifs se réduisent à des triangles, ils se projetteront sur la sphère suivant des triangles sphériques . Comme la projection stéréographique conserve les angles, ces triangles seront isocèles et auront pour angles :
120° | et | 60° dans l’hypothèse , |
120° | et | 45° , |
120° | et | 36° . |
Ces triangles seront donc tous égaux.
Se demander si le damier des transformés de recouvre tout le plan, et une seule fois, c’est se demander si le damier des triangles recouvre toute la sphère et une seule fois ; c’est-à-dire si l’on peut décomposer la sphère en triangles égaux à . Or cela est évident ; car cette décomposition peut être obtenue aisément
dans l’hypothèse à l’aide du tétraèdre régulier
dans l’hypothèse à l’aide du cube et de l’octaèdre régulier
dans l’hypothèse à l’aide du dodécaèdre et de l’icosaèdre.
Donc il n’y a qu’un nombre fini de transformés de qui recouvrent tout le plan et une seule fois. Donc est rationnel en et l’équation est intégrale algébriquement.
Il peut arriver aussi que
Pour cela il faut :
ce qui peut arriver si
Dans ce cas le cercle est de rayon infini, le cercle et ses transformés se réduisent à des droites ; le quadrilatère et ses transformés peuvent s’associer de façon à former un réseau de losanges, est fonction doublement périodique de , quant à l’équation différentielle, elle admet une intégrale algébrique de la forme,
et une autre que l’on peut obtenir par quadratures.
Rapports de la théorie précédente avec la Pseudogéométrie.
Il existe des liens étroits entre les considérations qui précèdent et la géométrie non-euclidienne de Lobatchewski. Qu’est-ce en effet qu’une Géométrie ? C’est l’étude du groupe d’opérations formé par les déplacements que l’on peut faire subir à une figure sans la déformer. Dans la Géométrie euclidienne ce groupe se réduit à des rotations et à des translations. Dans la pseudogéométrie de Lobatchewski il est plus compliqué.
Eh bien, le groupe des opérations combinées à l’aide de et de est isomorphe à un groupe contenu dans le groupe pseudogéométrique. Étudier le groupe des opérations combinées à l’aide de et de , c’est donc faire de la géométrie de Lobatchewski. La pseudogéométrie va par conséquent nous fournir un langage commode pour exprimer ce que nous aurons à dire de ce groupe.
Soit le rayon du cercle , au point du plan des dont les coordonnées polaires sont et je vais faire correspondre dans plan pseudogéométrique, un point dont les coordonnées polaires seront :
Aux points situés à l’intérieur du cercle correspondront des points remplissant tout le plan pseudogéométrique. Aux cercles qui coupent orthogonalement le cercle correspondront des droites ; aux cercles qui coupent orthogonalement tous les cercles qui passent par un point du plan des et qui coupent eux-mêmes à angle droit le cercle correspondront des cercles ayant pour centre le point correspondant à . Enfin l’angle de deux courbes dans le plan des sera égal à l’angle des deux courbes correspondantes dans le plan pseudogéométrique.
Que deviennent alors les opérations et ? Si nous continuons à appeler l’opération qui permet de passer du point correspondant à au point correspondant à , n’est autre chose qu’une rotation d’angle autour de l’origine. n’est de même qu’une rotation d’angle autour du point correspondant à .
Continuons à appeler le quadrilatère rectiligne qui dans le plan pseudogéométrique correspond au quadrilatère curviligne du plan des . Dans le plan pseudogéométrique, le quadrilatère Q et ses transformés successifs sont tous égaux entre eux.
Se demander si le damier formé dans le plan des par le quadrilatère et ses transformés recouvre la surface de et la recouvre une seule fois ; c’est se demander si le damier formé dans le plan pseudogéométrique par le quadrilatère et ses transformés recouvre ce plan tout entier et ne le recouvre qu’une fois ; c’est se demander si ce plan peut être décomposé en une infinité de quadrilatères égaux à , ou ce qui revient au même en une infinité de triangles ayant pour angle et .
Or je dis que cela est possible. En effet, soit :
on pourra toujours tracer dans le plan une figure formée d’autant de triangles qu’on voudra, et de telle sorte que si l’on désigne certains des sommets de ces triangles par la lettre , d’autres par la lettre , d’autres par le lettre .
1° Chaque triangle ait un sommet , un sommet et un sommet
2° Tous les sommets qui ne sont pas sur le périmètre de la figure appartiennent à 2 triangles différents.
3° Tous les sommets qui ne sont pas sur le périmètre appartiennent à 2 triangles différents.
4° Tous les sommets qui ne sont pas sur le périmètre appartiennent à 2 triangles différents.
Comme nous n’avons fait aucune hypothèse sur les dimensions des triangles, et comme les conditions qui précèdent sont purement qualitatives, elles pourront toujours être remplies.
Proposons-nous maintenant le problème de trigonométrie pseudogéométrique qui consiste à résoudre ce système de triangles, en supposant que tous les angles en sont égaux à , tous les angles en égaux à , tous les angles en égaux à . Ces conditions sont en nombre surabondant, mais nous allons voir qu’elles sont compatibles.
En effet, remarquons en premier lieu que ces conditions nous donnent pour la somme des angles en un sommet , ou en un sommet , ou en un sommet qui n’est pas sur le périmètre de la figure. Car cette somme est égale à
Il n’y a donc pas de difficulté de ce côté. Résolvons maintenant un des triangles ; cette résolution sera possible puisque
Une fois ce triangle résolu, on passera au triangle adjacent ; de ce triangle nouveau on connaîtra quatre éléments, à savoir les trois angles , , et un côté AB par exemple.
Ces conditions sont surabondantes, mais elles sont compatibles, car ces éléments sont égaux aux éléments homologues, du triangle précédemment résolu.
On résoudra de même tous les autres triangles, et on reconnaîtra que tous ces triangles ont pour angles , , et , c’est-à-dire qu’il sont égaux à . Donc on peut tracer dans le plan pseudogéométrique une figure formée d’un nombre aussi grand que l’on voudra de triangles égaux à , et sans qu’il y ait duplicature. Donc le plan pseudogéométrique est décomposable en une infinité de triangles égaux à ou de quadrilatères égaux à .
Donc la surface du cercle est décomposable en une infinité de quadrilatères curvilignes qui ne sont autre chose que les transformés successifs de . Donc le damier de ces transformés recouvre tout ce cercle et ne le recouvre qu’une fois. Donc un point quelconque situé à l’intérieur de n’appartient qu’à un seul de ces quadrilatères. Donc x reste fonction monodrome de z à l’intérieur de ce cercle.
Résumé.
Si
est fonction rationnelle de .
Si
est fonction doublement périodique de .
Si
est une fonction de qui n’existe pas à l’extérieur du cercle et qui est méromorphe à l’intérieur de ce cercle.
Je propose d’appeler cette fonction, fonction fuchsienne. Remarquons que la fonction fuchsienne ne peut prendre qu’une seule fois la même valeur à l’intérieur de chacun des quadrilatères transformés de .
La fonction fuchsienne est à la géométrie de Lobatchewski ce que la fonction doublement périodique est à celle d’Euclide.
En effet pour obtenir une fonction doublement périodique, on décompose le plan en parallélogrammes égaux et l’on cherche une fonction qui reprenne la même valeur aux points correspondants de ces parallélogrammes égaux.
De même pour obtenir une fonction fuchsienne, on décompose le plan pseudogéométrique en quadrilatères égaux et l’on cherche une fonction qui reprenne la même valeur aux points correspondants de ces quadrilatères égaux.
La géométrie opposée à celle de Lobatchewski, est comme on sait la géométrie de Riemann, qui si on se restreint à deux dimensions, n’est autre chose que la géométrie sphérique.
Eh bien, existe-t-il des fonctions qui soient à la géométrie de Riemann, ce que la fonction doublement périodique est à celle d’Euclide et la fonction fuchsienne à celle de Lobatchewski ? En d’autres termes peut-on décomposer la sphère en polygones égaux entre eux et trouver une fonction qui reprenne la même valeur aux points correspondants de ces polygones.
Évidemment oui, et c’est ce que nous avons fait en étudiant les cas où
Mais dans ces cas, comme la surface de la sphère est finie, elle se décompose en un nombre fini de polygones, égaux entre eux et par conséquent la fonction définie à l’aide de cette décomposition est rationnelle.
Séries fuchsiennes.
Nous allons définir maintenant des séries qui joueront par rapport à la fonction fuchsienne le même rôle que jouent par rapport aux fonctions doublement périodiques les séries par lesquelles on a coutume de les représenter.
Pour rendre la définition qui va suivre plus claire et plus précise, commençons par faire une remarque. Deux opérations combinées à l’aide de et de
peuvent être identiques sans que l’on ait
Par exemple si
est identique à .
A chaque opération, correspond un quadrilatère transformé de ; à chaque quadrilatère correspondront plusieurs opérations, mais toutes ces opérations seront identiques.
Cela posé, soit une fonction rationnelle quelconque, une opération combinée à l’aide de et de , et deux quantités variables, , et les résultats de l’opération appliquée à et à .
Envisageons la série
Sous le signe , je prends successivement pour toutes les opérations combinées à l’aide de et de en ayant soin de ne pas prendre plusieurs fois des opérations identiques, c’est-à-dire de rejeter les opérations qui seraient identiques à une opération déjà obtenue.
À chaque terme de la série correspondra un système d’opérations identiques entre elles et, un seul, et réciproquement.
À chaque terme de la série, correspondra un quadrilatère transformé de et un seul et réciproquement.
Je dis que la série est convergente, si l’ordre des termes est convenable.44endnote: 4 Variante : “…convergente, et cela quel que soit l’ordre des termes”.
Je n’ai pu tirer de la considération des séries fuchsiennes les résultats que j’en attendais; toutefois j’ai cru devoir en parler parce que je reste persuadé qu’on trouvera à appliquer ces séries dans la théorie des fonctions fuchsiennes; je prie particulièrement de vouloir bien lire la partie qui est encadrée de noir et qui trouve des applications dans la suite.
J’appelle en effet la somme des termes de la série (nombre fini) qui correspondent aux quadrilatères transformés de qui ont quelque sommet à l’intérieur d’un cercle décrit dans le plan pseudogéométrique de l’origine comme centre avec pour rayon. Je dis que quand tend vers l’infini, tend vers une limite finie. Soit en effet le polygone formé par tous les quadrilatères transformés de qui ont quelque sommet à l’intérieur du cercle dont nous venons de parler. Soit le polygone curviligne correspondant dans le plan géométrique des . Je dis que le périmètre du polygone reste fini quand tend vers l’infini. Soit le rayon du cercle géométrique qui correspond au cercle pseudogéométrique de rayon de telle sorte : Soit la surface pseudogéométrique du quadrilatère , la longueur pseudogéométrique de sa plus grande diagonale ou de son plus grand côté, si celui-ci est plus grand que la plus grande diagonale. La longueur pseudogéométrique de l’arc de cercle infiniment petit dont l’angle au centre est et le rayon nous sera donnée par la proportion : car les figures infiniment petites correspondantes sont semblables dans le plan géométrique et dans le plan pseudogéométrique. Donc la longueur totale du cercle est alors ou puisque cette longueur du cercle de rayon sera :55endnote: 5 Variante : dans le terme de gauche, nous lisons “4”. La surface du cercle de rayon (en pseudogéométrie) sera alors : |
Cela posé, cherchons : 1° Le maximum et le minimum du nombre des quadrilatères transformés de qui peuvent être situés tout entiers à l’intérieur du cercle de rayon . Il est clair que si ce nombre est égal à ; le polygone formé par ces quadrilatères aura pour surface pseudogéométrique Or le périmètre de ce polygone sera tout entier intérieur au cercle de rayon et tout entier extérieur au cercle de rayon (car tous les sommets du contour de ce polygone appartiennent à un quadrilatère ayant un sommet à l’extérieur du cercle de rayon ). Donc on a ce qui donne deux limites du nombre . 2° Cherchons maintenant une limite du nombre des côtés du polygone . Le contour de ce polygone est formé par des côtés appartenant à des quadrilatères tout entiers intérieurs au cercle de rayon et qui ne sont pas tout entiers intérieurs au cercle de rayon . Le nombre de ces quadrilatères ne peut être plus grand que le maximum du nombre des quadrilatères tout entiers intérieurs au cercle de rayon diminué du minimum du nombre des quadrilatères tout entiers intérieurs au cercle de rayon . Le maximum de ce nombre est donc et le maximum du nombre des côtés du polygone et par conséquent du polygone est alors : 3° Cherchons le maximum de la longueur de l’un des côtés du polygone . La longueur pseudogéométrique des côtés du polygone est plus petite que . De plus tous ces côtés sont tout entiers extérieurs au cercle de rayon . Or la plus grande longueur géométrique que puisse prendre l’arc de cercle auquel correspond dans le plan pseudogéométrique un segment de droite de longueur et tout entier extérieur au cercle de rayon est : Le maximum du côté du polygone est donc Le maximum du périmètre du polygone est donc : |
et la limite de cette expression pour = est : Donc le périmètre de reste fini quand tend vers l’infini. |
Cela posé, prenons l’intégrale
le long du périmètre de .
Dans cette intégrale représente la fonction fuchsienne de .
Intégrons par parties, il vient
Étudions comment varie la fonction :
quand la variable décrit le polygone .
Rappelons que la fonction fuchsienne n’est autre chose que quand la variable décrit un des côtés d’un des quadrilatères transformés de , décrit l’une des coupures qui joignent les points singuliers , , ; donc quand décrit le polygone , revient à la même valeur après être resté constamment sur la ligne droite .
Donc
revient à la même valeur. Donc dans l’expression de le terme tout intégré qui a la même valeur aux deux limites est nul, de sorte qu’on a
[66endnote: 6 À cet endroit du manuscrit paraît une section barrée par Poincaré, que nous transcrivons intégralement: Intégrons une fois de plus par parties, en remarquant que : Il viendra : Le terme tout intégré étant nul pour la même raison que précédemment il vient : Faisons tendre vers l’infini; reste fini, le contour d’intégration reste fini; tend vers l’infini; donc : tend vers 0. Donc l’intégrale tend vers 0. ]
Quand tend vers l’infini, le périmètre d’intégration reste fini, la fonction sous le signe reste finie (car comme nous l’avons vu plus haut la fonction :
a ici une valeur parfaitement déterminée). Donc reste finie.
Mais l’intégrale est égale d’autre part à multiplié par la somme des résidus de la fonction
correspondant aux pôles de cette fonction situés à l’intérieur du périmètre d’intégration.
Or si et sont tous deux à l’intérieur du quadrilatère ; ces pôles sont :
où représente une quelconque des opérations telles que le quadrilatère QK soit l’un de ceux dont l’ensemble forme le polygone .
La somme des résidus correspondants est alors :
Or :
Donc :
Or la limite de est finie ; donc celle de est également finie, c’est-à-dire que :
si et sont à l’intérieur de ,
si ,
si l’ordre des termes est convenable,
la série que nous avons considérée au début est convergente.
Je dis que si je change en ou en , ou bien en ou en , la série reste convergente.
En effet, changeons par exemple en . Cela revient à ajouter à la série la suite des termes :
or, ou bien , , , …, sont à l’intérieur du polygone et la somme des termes correspondants s’écrit :
c’est-à-dire 0.
Ou bien
sont à l’intérieur du polygone pendant que
sont à l’extérieur.
La somme des termes correspondants se réduit alors à
De sorte qu’en changeant en , on a ajouté à la série une somme de termes
dont chacun correspond à l’un des quadrilatères limitrophes du polygone .
Le nombre de ces termes ne peut donc être plus grand que le maximum du nombre de ces quadrilatères limitrophes, c’est-à-dire que
Le module de chaque terme est plus petit que (maximum du module de quand le module pseudogéométrique de est plus grand que ) multiplié par le module de
Or la distance pseudogéométrique des points et est plus petite que , puisque ces deux points appartiennent à deux quadrilatères transformés de opposés par le sommet. Donc leur distance géométrique est plus petite que :
Le maximum de la somme de termes ajoutée à la série est donc
dont la limite pour est
Donc la somme de termes ajoutée à la série reste finie quand tend vers l’infini ; donc la série reste convergente quand on change en . Or en appliquant à et à , les opérations et dans un ordre convenable, on peut faire prendre à ces variables toutes les valeurs comprises à l’intérieur du cercle . Donc la série fuchsienne reste convergente quand et restent à l’intérieur de ce cercle. Nous appellerons sa limite .
Infinis de
Si est la fonction fuchsienne, sa dérivée, si et sont les deux intégrales de l’équation proposée, on a
ne peut s’annuler sans que et s’annulent à la fois, car ne peut devenir infini.
Donc ne peut s’annuler que pour
c’est-à-dire pour les points singuliers.
Remarquons en passant que les intégrales et ne peuvent s’annuler que pour , ou pour ; puisque pour , on a encore .
Qu’une intégrale quelconque
ne s’annulera que pour , ou pour si le point est à l’extérieur du cercle et qu’elle ne s’annulera que pour , pour et pour une autre valeur de et une seule, si ce point est à l’intérieur de . Si et sont les valeurs de qui correspondent à et , ne pourra s’annuler que pour :
le symbole représentant l’une des opérations combinées à l’aide de et de .
De même si est la valeur de qui correspond à , ne peut devenir infini que pour
proposons-nous pour = 0 d’ordonner suivant les puissances croissantes de ; pour = 0, nous avons ; or pour ; on a :
d’où :
étant une série ordonnée suivant les puissances croissantes de et dont les coefficients sont faciles à calculer et étant un facteur constant jusqu’ici inconnu. On déterminera par la condition :
Cette condition exige un calcul numérique compliqué. Une fois qu’il sera effectué, on calculera sans peine autant de coefficients qu’on voudra de , de ou de en séries ordonnées suivant les puissances de .
Soit maintenant pour à ordonner suivant les puissances croissantes de .
Pour cela, remarquons que pour , on a :
et étant des séries ordonnées suivant les puissances croissantes de , et dont les coefficients sont connus ; et étant des coefficients constants jusqu’ici inconnus.
On en tire
où est inconnu pendant que les coefficients de sont connus. Il faut encore ici calculer avec une approximation numérique quelconque à l’aide de la condition
et une fois ce calcul fait, on trouvera sans peine autant de coefficients qu’on voudra de ordonné suivant les puissances de ou bien ordonné suivant les puissances de .
Soit maintenant à trouver le développement de suivant les puissances de ou de .
Pour cela remarquons :77endnote: 7 Variante : “Pour cela remarquons : que l’on a, si …”. si l’opération consiste à changer en
de telle sorte que
on aura :
et
Supposons donc que pour = 0, on ait :
Soit maintenant à développer suivant les puissances croissantes de
On n’a dans la formule :
qu’à changer zK en et en zK où :
ou
et
et :
ou
De ce développement on déduit aisément le développement de cette même fonction suivant les puissances croissantes de .
Nous appellerons l’ensemble des termes de cette série dont les exposants sont négatifs ; d’après ce qu’on vient de voir se déduit par une opération très simple de .
Quand on connaît la valeur numérique du coefficient que nous avons appelé plus haut , le calcul de et par conséquent celui de n’exige plus que des additions, des multiplications et des divisions numériques.
Appelons de même la somme des termes d’exposant négatif dans le développement de par rapport aux puissances croissantes de . Nous déduirons de comme nous avons déduit de et par conséquent, dès que nous connaîtrons la valeur numérique de nous pourrons calculer les coefficients de par les opérations ordinaires de l’arithmétique.
Cela posé, considérons l’intégrale
prise le long du polygone ; je dis que cette intégrale tend vers 0 quand tend vers l’infini. En effet le périmètre d’intégration reste fini (voir page 27).
De plus reste fini et tend vers 0. En effet supposons que soit compris dans le quadrilatère et soit le point correspondant du quadrilatère , on aura
Or le module de est plus petit que la maximum du rapport de la distance géométrique88endnote: 8 Variante : “la distance pseudogéométrique”. de deux points situés dans le quadrilatère à leur distance pseudogéométrique, et si le quadrilatère est l’un des quadrilatères limitrophes du polygone on a vu page 27 que ce maximum est :
et tend par conséquent vers quand tend vers l’infini.
Il pourrait y avoir une difficulté parce que devient infini sur le contour d’intégration. Mais cette difficulté est aisée à tourner.
En effet soit une figure qui diffère du quadrilatère , parce que l’on a contourné les points = 0 et , par de petits arcs de cercle comme l’indique la figure où les traits pointillés représentent le contour du quadrilatère partout où il ne se confond pas avec celui de la figure dont le contour est indiqué en trait plein.
Soit une opération quelconque telle que fasse partie de . Soit la transformée de par l’opération .
L’ensemble des figures va former une figure dont le contour extérieur différera peu du périmètre de , si les arcs de cercles décrits autour des points O etc. sont de petit rayon.
Je dis le contour extérieur pour éviter toute confusion parce que l’ensemble des figures laissera vides certains petits cercles décrits autour des points .
Prenons alors l’intégrale, non plus le long de , mais le long du contour extérieur de la figure formée par l’ensemble des figures . Le long de ce nouveau périmètre d’intégration (qui est fini pour infiniment grand) reste fini ; comme nous l’avons vu devient infiniment petit ; donc et par conséquent l’intégrale elle-même devient infiniment petite. Donc :
limite de l’intégrale = 0.
Or la limite de l’intégrale a une autre expression ; à savoir multiplié par la somme des résidus relatifs aux pôles situés à l’intérieur du contour d’intégration ; cette limite de la somme des résidus est :
C’est dire que peut être représenté par la série infinie :
Chaque terme de cette série est de la forme :
Les valeurs des et des se calculent par les opérations ordinaires de l’arithmétique ; quand aux , on peut les calculer tous à l’aide de simples additions, multiplications ou divisions toutes les fois qu’on connaît la valeur numérique de deux d’entre eux (qui déterminent les coefficients que nous avons appelés plus haut et ).
Développement de .
La fonction peut se développer en séries absolument de la même manière. Les infinis de cette fonction sont en effet des points
et l’on peut développer la fonction en séries ordonnées suivant les puissances de
On trouvera les coefficients de cette série par les méthodes qui ont permis de développer .
Nous appellerons :
l’ensemble des termes de ces développements dont les exposants sont négatifs.
Si l’on considère maintenant l’intégrale :
prise le long du contour extérieur de l’ensemble des figures SK, cette intégrale est infiniment petite pour pour la même raison que l’intégrale considérée à propos de .
Or cette intégrale s’écrit
Donc :
ce qui donne le développement de cette fonction en série convergente dans toute l’étendue du cercle .
Remarques.
1° Par la même méthode on développerait :
étant une fonction rationnelle quelconque en ( ;
2° ( étant le quotient de par s’exprime par le quotient de deux séries convergentes dans toute l’étendue du cercle .
Fonctions zétafuchsiennes.
Considérons une nouvelle équation différentielle linéaire99endnote: 9 Variante : “…nouvelle équation aux dérivées partielles”.:
de la même forme que l’équation considérée au début, mais où la différence des racines de l’équation déterminante est respectivement
pour | |
---|---|
pour | |
pour |
où , , sont entiers c’est-à-dire que ces différences sont des multiples pairs des différences correspondantes relatives à l’équation différentielle qui nous a servi à définir la fonction fuchsienne.
Soient et deux intégrales de cette équation ; intégrales choisies de telle sorte que si et sont les racines de l’équation déterminante relative au point singulier ; on ait :
fonction holomorphe de ,
fonction holomorphe en .
Soit :
Joignons les points , , par des coupures. Quand revient à sa valeur primitive, après avoir franchi la coupure ,
Quand revient à sa valeur après avoir franchi la coupure :
étant une constante.
peut être choisi arbitrairement; et on en déduit aisément les valeurs de et de ; car on a
et est lié à par une relation du même genre. Une fois qu’on s’est donné on peut donc savoir ce que devient le rapport
(en fonction de sa valeur primitive) quand revient à sa valeur primitive après avoir franchi les coupures un nombre de fois déterminé et dans un ordre déterminé.1010endnote: 10 Variante barrée : “Si par exemple a franchi la coupure , puis la coupure , puis la coupure : s’est changé en ”.
On trouvera que
où , , , sont des constantes dont les valeurs se déduisent aisément de celles de , , , , , , , , .
On en conclura que
s’est changé en
s’est changé en
où est une constante déterminée par la condition
En particulier quand a franchi une fois la coupure ,
se change en ou ,
se change en .
Nous dirons que et ont subi l’opération .
Quand a franchi la coupure ,
se change en + ,
se change en .1111endnote: 11 Note marginale : “, , , étant des constantes dont les valeurs se déduisent de celles de , , , ”.
Nous dirons que et (x) ont subi l’opération .
Quand revient à la même valeur après avoir franchi un certain nombre de coupures, et subissent une opération combinée à l’aide de et de .
Nous dirons que et ont subi l’opération , si elles subissent l’opération
et que l’on appelle l’opération correspondante
qui est subie par quand revient à la même valeur après avoir franchi les coupures dans un ordre convenable.
Quand et ont subi l’opération ,
s’est changé en cF( +
s’est changé en
, , , étant des constantes.
Il est facile de trouver les valeurs de , , , . Soit en effet par exemple
on aura :
Supposons qu’on se propose de trouver le maximum des valeurs de , , , pour une opération
où
Il est clair :
1° que , , , seront des polynômes en , , , , , ,
2° que leur degré en , sera :
3° que leur degré en , , , sera
4° que le nombre des termes sera1212endnote: 12 Variante : “…termes sera au maximum …”.
5° que le coefficient de chaque terme sera 1. On en conclut que si est le plus grand des modules des quatre quantités , , , , on a :
Supposons maintenant que nous remplacions dans et , par sa valeur , c’est-à-dire par la fonction fuchsienne.
Il est clair que et deviennent des fonctions et de ; que ces fonctions n’existent pas quand est extérieur au cercle .
Quand est intérieur à ce cercle, je dis que les fonctions et sont méromorphes. En effet, supposons que décrive un contour, infiniment petit autour d’un point quelconque de son plan ; décrira alors un contour fermé autour du point correspondant de son plan, puisque est fonction monodrome de .
Si le point autour duquel tourne , n’est, ni un des points , ni un des points , ni un des points ; tourne autour d’un point qui n’est pas un point singulier et par conséquent et reprennent les mêmes valeurs.
Si tourne d’un point , tourne autour du point singulier ; et décrit autour de ce point tours. ( est, on le sait, un entier). Or
et étant holomorphes.
Supposons désormais que soient pairs. On verra aisément que quand décrira tours autour de , reviendront à la même valeur.
Il en sera de même, pour la même raison, quand tournera autour d’un des points ou d’un des points . Donc et sont fonctions monodromes de .
Ces fonctions subissent l’opération , quand subit l’opération ; l’opération quand subit l’opération .
En général, quand subit une opération combinée à l’aide de et de , elles subissent l’opération correspondante . Nous les appellerons fonctions zétafuchsiennes parce qu’elles nous semblent présenter quelque analogie avec les fonctions zéta que l’on considère dans la théorie des fonctions doublement périodiques.
Développement des fonctions zétafuchsiennes.
Soit d’abord à développer et suivant les puissances croissantes de ; pour = 0, on a ; et dans le voisinage de ; on a
où sont des séries ordonnées suivant les puissances de , et dont on connaît les coefficients, pendant et sont des constantes jusqu’ici inconnues. On choisira arbitrairement ; quant à on le déterminera par la condition que quand tend vers ,
De même quand on connaît la valeur numérique de la constante que nous avons appelée (voir p. 34), on peut calculer aisément les coefficients du développement de
( et de
suivant les puissances de .
Donc rien n’est plus facile que de trouver les coefficients du développement de
ou
suivant les puissances de .
Supposons maintenant qu’on se propose de développer et ou
suivant les puissances de .
Pour , on a , et dans le voisinage de , on a
étant une quantité liée à par la relation :
et étant des séries ordonnées suivant les puissances de et dont on connaît les coefficients ; et étant des constantes jusqu’ici inconnues.
On déterminera et en identifiant les valeurs de et tirées des développements et pour une valeur de qui rend ces deux développements également convergents.
Quand on connaîtra la valeur numérique de la constante que j’ai appellé plus haut on connaîtra les coefficients des développements suivant les puissances de de
On en déduira aisément les coefficients des développements suivant les mêmes puissances des fonctions :
On développera de la même façon les mêmes fonctions suivant les puissances de .
Soit maintenant à développer ces fonctions suivant les puissances de .
Supposons que l’opération consiste à changer
en
qu’à l’opération corresponde l’opération ; c’est-à-dire que soit formé avec et de la même façon que avec et et que cette opération consiste à changer
en | |
et | en . |
Quand on changera en , et se changeront en et .
Supposons que dans le voisinage de , on ait :
On aura alors :
Changeons dans ces formules
où
Il viendra
d’où l’on déduit aisément les développements de et de suivant les puissances de , c’est-à-dire les puissances de . Comme on possède déjà le développement de suivant les mêmes puissances, on trouvera sans difficulté les développements de et .
Appelons et l’ensemble des termes de ces deux développements qui ont des exposants négatifs. D’après ce que l’on vient de voir, on voit que et se déduisent de et par les opérations ordinaires de l’arithmétique.
Appelons de même , , , ceux des termes des développements de dont les exposants sont négatifs. On les calculera à l’aide de ,, , comme on a calculé , à l’aide de ,.
Cela posé, considérons les intégrales
prises le long du contour extérieur de l’ensemble des figures ; puis faisons tendre vers l’infini. Je dis que les intégrales tendront vers 0.
En effet, soit un point du contour d’intégration situé sur une figure SK, soit le point correspondant de la figure .
On aura, voir page 39,
D’un autre côté, on aura :
et si l’on peut réaliser l’opération en faisant franchir à moins de coupures on a vu page 48 que
étant une constante donnée.
Or est égal au nombre minimum des côtés des quadrilatères transformés de que l’on rencontre en allant du point au point , puisque chaque fois que traverse un de ces côtés dans son plan, franchit une coupure dans le sien.
Quel est donc le minimum de , il est clair qu’un segment de droite de longueur pseudogéométrique donnée, de longueur par exemple, ne peut rencontrer qu’un nombre limité de côtés des quadrilatères transformés de ; il ne peut par exemple en rencontrer plus de .
Donc la droite dont la longueur pseudogéométrique est plus petite que ne peut en rencontrer plus de
de sorte que
et
et qu’il en est de même de mod. , mod. , mod. . Donc
1°
étant une constante facile à déterminer.1313endnote: 13 Variante : “ et étants des constantes faciles à déterminer.”
2° ,
de même que mod. , mod. , mod. ; et étant des constantes. On pourra toujours prendre la quantité entière positive assez grande pour que :
Alors on aura
Le second membre de ces inégalités tend vers 0 quand tend vers l’infini. Donc le premier membre tend également vers 0. Donc dans les deux intégrales que nous envisageons, les fonctions sous le signe tendent vers 0. Or le périmètre d’intégration reste fini. Donc les deux intégrales tendent vers 0. Or on peut trouver une autre valeur de ces deux intégrales ; les limites de ces deux intégrales sont en effet égales respectivement (à un facteur constant près) à
et
Donc les fonctions sont égales respectivement aux limites des deux séries
et
qui sont convergentes dans toute l’étendue du cercle .
Comme on connaît déjà le développement de par une série analogue, [va] se trouver exprimé par le quotient de deux séries convergentes dans toute l’étendue du cercle ; et il en sera de même de .1414endnote: 14 Variante : “et vont se trouver exprimé …”.
Propriétés des fonctions zétafuchsiennes.
On voit aisément comment les fonctions zétafuchsiennes permettent d’intégrer l’équation
(L)
où la différence des racines de chaque équation déterminante est respectivement
Soit en effet, une seconde équation différentielle
(P)
où la différence des racines de chaque équation déterminante est respectivement
(Je suppose toujours que , , , , , sont entiers).
Soient , les deux intégrales de l’équation , , les deux intégrales de l’équation , soit
sera une fonction fuchsienne de que nous désignerons par
(Q)
et seront alors des fonctions zétafuchsiennes de que nous désignerons par
(R)
(S)
Les trois équations (Q) (R) (S) définissent et en fonctions de , c’est-à-dire qu’elles permettent d’intégrer l’équation (L).
Supposons maintenant que :
soient entiers.
Alors sera fonction fuchsienne de et on pourra écrire
ou bien :
ce qui montre qu’une fonction fuchsienne du rapport de deux fonctions zétafuchsiennes de z peut être elle-même une fonction fuchsienne de z.
Si l’on suppose de plus :
devient fonction doublement périodique de .
Donc une fonction doublement périodique du rapport de deux fonctions zétafuchsiennes de z peut être elle-même une fonction fuchsienne de z.
Si
devient rationnel en .
Donc :
Une fonction rationnelle du rapport de deux fonctions zétafuchsiennes de z peut être elle-même une fonction fuchsienne de z.
Séries thétafuchsiennes.
Considérons la série
Dans cette expression est une fonction rationnelle quelconque, un nombre entier, l’une des opérations telles que le quadrilatère fasse partie du polygone .
Faisons tendre vers l’infini ; je dis que tendra vers une limite finie, c’est-à-dire que la série proposée est convergente.
Soit en effet ne longueur pseudogéométrique quelconque ; et soit
Quel est le maximum du nombre des termes qui font partie de ; il est égal au nombre des quadrilatères qui ont quelque sommet à l’intérieur du cercle de rayon et qui n’en ont pas à l’intérieur du cercle de rayon .
Si est le nombre des quadrilatères qui font partie du polygone , si est celui des quadrilatères qui font partie du polygone , si est le nombre des termes de on a donc :
Mais on a, voir page 25
donc :
Quel est maintenant le maximum du module de chaque terme de .
D’abord supposons que ait une valeur déterminée qui ne rende pas infini non plus qu’aucun des et qui soit comprise dans le quadrilatère .
Alors il existe une quantité , telle que :
quel que soit .
De plus est plus petit qu’une certaine constante , multipliée par la plus grande valeur possible du rapport de la distance géométrique de deux points du quadrilatère à leur distance pseudogéométrique.
Or si le terme qui contient fait partie de ; la plus grande valeur de ce rapport est, voir p. 27,
Donc si est la somme des modules de tous les termes qui font partie de ; on aura :
Dans le dernier membre de l’inégalité j’aurais dû avoir au numérateur de la 2 fraction un terme en :
mais comme il est négatif je ne l’ai pas écrit. Quand tend vers l’infini :
pourvu que . Donc à cette condition, la série :
est convergente ; or cette série n’est autre chose que la série
Donc la série des modules des termes de est convergente.
Donc la série est convergente quel que soit l’ordre de ses termes (pourvu que ne rende infini aucun des et soit à l’intérieur du quadrilatère .
Comme la somme de est, nous venons de le voir, indépendante de l’ordre des termes ; on aura, en appelant la limite de la série
étant une opération quelconque combinée à l’aide de et de .
On aura alors :
ou :
ce qui à la fois, nous donne la preuve que la série reste convergente quand on change en , la preuve, par conséquent, que cette série est convergente toutes les fois que reste à l’intérieur du cercle et en même temps nous fait découvrir une propriété très importante de cette série.
Cette série, je l’appelle série thétafuchsienne à cause de ses nombreuses analogies avec les fonctions .
Les séries thétafuchsiennes se divisent immédiatement en deux catégories :
1° si la fonction ne devient pas infinie à l’intérieur du cercle HH’, aucune des fonctions ne devient infinie à l’intérieur de ce cercle, et la série thétafuchsienne reste holomorphe à l’intérieur de ce cercle, de telle sorte qu’elle peut être représentée dans cette étendue par une série ordonnée suivant les puissances de .
2° si la fonction devient infinie à l’intérieur du cercle , la série thétafuchsienne reste méromorphe1515endnote: 15 Variante : “…reste holomorphe …”. à l’intérieur de ce cercle.
Considérons deux séries thétafuchsiennes correspondant à une même valeur de .
Soient et ces deux séries :
On aura
Donc
c’est-à-dire que le rapport n’est pas altéré par les opérations combinées à l’aide de et de ; de plus cette fonction est méromorphe pour toutes les valeurs de situées à l’intérieur du cercle .
Donc cette fonction est monodrome en si ( est la fonction fuchsienne ; pour la connaître pour toutes les valeurs de , il suffit de l’étudier dans l’intérieur du quadrilatère . On reconnaît alors qu’elle est méromorphe. C’est donc une fonction de qui est méromorphe pour toutes les valeurs de cette variable finies et infinies ; c’est donc une fonction rationnelle de , d’où ce résultat important :
Le quotient de deux séries thétafuchsiennes (correspondant à une même valeur de m) est une fonction rationnelle de la fonction fuchsienne.
Séries thétazéta.
Nous allons définir des séries que nous appellerons séries thétazéta parce qu’elles seront aux fonctions zétafuchsiennes, ce que les séries thétafuchsiennes sont aux fonctions fuchsiennes.
Soient et deux fonctions zétafuchsiennes qui subissent l’opération quand subit l’opération , et l’opération quand subit l’opération .
Supposons que l’opération consiste à changer
que l’opération consiste à changer :
et par conséquent l’opération à changer :
et l’opération à changer :
Soient et deux fonctions rationnelles quelconques. Nous poserons pour abréger :
et nous définirons de même les notations
Considérons les séries
l’opération étant l’une de celles qui sont telles que le quadrilatère fasse partie du polygone . Je dis que et ’ tendent vers une limite finie quand tend vers l’infini.
Soit en effet comme plus haut :
Soient et la somme des modules de tous les termes de et .
Le nombre des termes de ou de est plus petit que (voir p. 62) :
Quel est maintenant le maximum du module de chaque terme de et de .
Il existe une quantité telle que
mod ,
mod ,
une quantité telle que :
Or les termes généraux des séries et s’écrivent :
or les modules de , , , sont plus petits que :
étant une quantité donnée et une quantité de la forme , et étant des constantes faciles à calculer, voir pages 48, 55 et 56.
Donc les modules des termes de et de sont plus petits que :
Donc on a
Donc les séries
sont convergentes pourvu que soit assez grand pour que :
m L(2 + 1.
Donc à cette condition les séries des modules des termes des deux séries et sont convergentes.
Donc ces deux séries sont convergentes quel que soit l’ordre des termes. Nous aurons donc en appelant et les limites de ces deux séries :
et d’autre part :
puisqu’on peut intervertir l’ordre des termes et que d’ailleurs on a identiquement
D’autre part, on a :
Mais à cause de la nature particulière de l’opération , on a :
Si justement on définit comme nous l’avons fait :
et :
On en conclut que l’on a
Ici encore nous devons faire une distinction entre deux catégories de séries thétazéta.
Si en effet ni ni ne deviennent infinies à l’intérieur du cercle HH’ les séries thétazéta restent holomorphes à l’intérieur de ce cercle.
Si cela n’a pas lieu, elles sont méromorphes.
Soit maintenant une fonction thétafuchsienne correspondant à la même valeur de que les séries et , on aura :
d’où :
Donc quand subit l’opération , subissent l’opération .
Conséquence ; si l’on considère :
comme des fonctions de la fonction fuchsienne , ce sont des fonctions qui sont susceptibles d’une infinité de valeurs pour chaque valeur de .
Seulement un système quelconque de valeurs se déduit du système initial par une substitution linéaire. C’est dire que
sont deux solutions d’une équation différentielle :
et étant des fonctions monodromes de . Pour étudier et , pour toutes les valeurs de , finies et infinies, il suffit d’étudier ces fonctions pour toutes les valeurs de comprises à l’intérieur du quadrilatère . On reconnaît alors que ces fonctions sont méromorphes pour toutes les valeurs finies et infinies de , c’est-à-dire que ce sont des fonctions rationnelles de .
Conséquence ; les fonctions et satisfont à une équation différentielle linéaire à coefficients rationnels.
En choisissant convenablement , et , on doit pouvoir s’arranger de telle sorte que :
Origine des séries thétafuchsiennes.
Une série thétafuchsienne est évidemment égale à
étant une fonction rationnelle.
Quelle est en particulier l’origine des séries thétafuchsiennes qui sont holomorphes dans toute l’étendue du cercle ?
Soit :
Cette fonction de ne peut devenir infinie que pour
Elle restera finie pour si pour si pour si
Or ces trois conditions peuvent être remplies à la fois, puisque :
On peut toujours supposer que les quantités , et qui satisfont à ces inégalités sont commensurables ; soit
, , étant entiers. La fonction
sera holomorphe dans toute l’étendue du cercle . Ce sera cette fonction qui sera l’origine des séries thétafuchsiennes holomorphes dans toute la superficie de ce cercle. Cette expression de cette fonction permet de trouver sans peine une série ordonnée suivant les puissances croissantes de et qui la représente dans toute l’étendue du cercle .
Origine des séries thétazéta.
La même méthode est applicable aux séries thétazéta qui sont holomorphes dans toute l’étendue de ce cercle. Soit en effet à former une fonction qui jouisse des mêmes propriétés que ces séries, et qui soit toujours holomorphe. Remarquons que les fonctions et admettent pour
des infinis d’ordre donné ; d’ordre par exemple pour = O K ; pour = ; pour = .
On en conclut que les fonctions :
sont toujours holomorphes pourvu que :
conditions auxquelles il est possible de satisfaire à la fois.
Nous pourrons donc exprimer ces fonctions par des séries ordonnées suivant les puissances de ; et nous sera1616endnote: 16 Variante : “ et nous seront …”. alors donné comme le quotient de deux pareilles séries.
Résumé.
Les considérations qui précèdent permettent d’intégrer l’équation :
(1) |
toutes les fois que la différence des racines de chaque équation déterminante est commensurable, et qu’il n’y a pas de logarithmes dans les développements des intégrales. Supposons d’abord que pour chaque équation déterminante, cette différence soit une partie aliquote de l’unité et appelons , et , ces trois différences. Nous n’aurons rien à dire du cas où
et où est fonction rationnelle ou doublement périodique du rapport des deux intégrales. Si au contraire :
nous dirons que est fonction fuchsienne de ce rapport que nous appellerons .
La fonction fuchsienne n’existe pas à l’extérieur d’un certain cercle HH’ et elle reste méromorphe à l’intérieur de ce cercle ; elle ne change pas quand on change
, , , étant des constantes convenablement choisies ; de plus cela a lieu pour une infinité de systèmes de valeurs des constantes
, , , .
Considérons maintenant une seconde équation
(2) |
de même forme que l’équation (1) ; mais où la différence des racines de chaque équation déterminante est un multiple pair de la différence correspondante relative à l’équation (1).
Remplaçons dans les expressions des deux intégrales de cette équation, par sa valeur en fonction de ; c’est-à-dire par la fonction fuchsienne de ; ces deux intégrales deviendront des fonctions monodromes de que nous appelons les fonctions zétafuchsiennes.
Ces fonctions n’existent pas à l’extérieur du cercle et restent méromorphes à l’intérieur de ce cercle ; quand on y change
ces deux fonctions que nous désignons par et par se changent en
, , , étant des constantes.
Ces résultats sont encore vrais pour l’équation :
(3) |
quand = 0 et quand la différence des racines de l’équation déterminante est :
pour | un multiple pair de |
---|---|
pour | un multiple pair de |
pour | un multiple pair de |
pour | un nombre entier |
pour | un nombre entier |
et quand il n’y a pas de logarithmes dans le développement des intégrales. Une pareille équation donne également naissance à des fonctions zétafuchsiennes jouissant des mêmes propriétés que celles qui doivent leur origine à l’équation (2). Il restait à exprimer les fonctions fuchsiennes et zétafuchsiennes à l’aide de séries convergentes dans toute l’étendue du cercle . Pour cela on considère la fonction fuchsienne comme le quotient de
et la fonction zétafuchsienne comme le quotient de
Ces diverses fonctions sont méromorphes à l’intérieur du cercle et de plus elles tendent vers 0 quand se rapproche de la circonférence de ce cercle. Elles se réduisent alors à la somme de tous les termes formés de la manière suivante : on développe la fonction suivant les puissances croissantes de , dans le voisinage de chaque infini ; on prend les termes dont l’exposant est négatif, et l’on ajoute tous les termes ainsi trouvés relatifs à tous les infinis.
On trouve facilement les valeurs des infinis ; quant aux coefficients, on peut les calculer par les opérations ordinaires de l’arithmétique une fois qu’on connaît trois d’entre eux.
Les fonctions fuchsiennes1717endnote: 17 Variante : “Les fonctions fuchsiennes et zétafuchsiennes”. peuvent également être représentées comme le quotient de deux séries que j’appelle thétafuchsiennes et cela d’une infinité de manières. Ces séries thétafuchsiennes, convergentes dans toute l’étendue du cercle , sont de deux sortes, les unes sont des séries entières en , les autres ont tous leurs termes rationnels en .
Je définis de même d’autres séries analogues que j’appelle séries thétazéta et qui, divisées par une série thétafuchsienne, donnent une fonction zétafuchsienne, voir pages 71 et 72. Je n’ai pu toutefois démontrer d’une façon claire que toute fonction zétafuchsienne pouvait être représentée de la sorte ; j’ai fait voir seulement page 74, que toute fonction zétafuchsienne pouvait être regardée comme le quotient de deux séries holomorphes en , convergentes dans tout le cercle et dont les coefficients sont aisés à trouver.
Un dernier mot ; il pourrait se faire que l’emploi de la pseudogéométrie ne semblât pas légitime à certains esprits ; mais il leur serait facile de traduire dans un autre langage, le langage pseudogéométrique que j’ai employé. Par exemple, on peut supposer que j’ai projeté stéréographiquement tous les points du plan géométrique sur une sphère imaginaire, et alors tout ce que je dis du plan pseudogéométrique doit s’entendre de cette sphère imaginaire, ce que je dis des droites de ce plan doit s’entendre des grands cercles de cette sphère.
Ou bien, on peut considérer directement les points du plan géométrique, et alors la droite pseudogéométrique n’est autre chose qu’un cercle coupant orthogonalement ; la distance pseudogéométrique de deux points est une fonction connue de leurs coordonnées ; la surface pseudogéométrique d’une aire est l’intégrale double:
prise dans toute l’étendue de cette aire et où est une fonction connue de et de .
(Henri Poincaré)
Séance du 6 septembre 1880.
Concours pour le Grand Prix des
Sciences Mathématiques
Devise: Non inultus premor
Supplément
Je crains d’avoir manqué de clarté dans mon premier supplément et je ne crois pas inutile, avant de généraliser les résultats obtenus, devoir revenir sur ces résultats eux-mêmes afin de donner quelques explications supplémentaires. Je demande à l’Académie mille pardons de toutes ces redites.1818endnote: 18 Le manuscrit comporte une annotation de main inconnue : “N° 5”.
Définitions.
Je considère un plan dont tous les points représentent une valeur imaginaire de , d’après la convention habituelle ; dans ce plan j’envisage un cercle, celui que j’ai appelé jusqu’ici et que j’appellerai désormais cercle fondamental. Je supposerai qu’il a pour centre l’origine et pour rayon l’unité.
J’appelle plan pseudogéométrique la partie du plan située à l’intérieur de ce cercle.
droite pseudogéométrique toute circonférence qui coupe orthogonalement le cercle fondamental.
cercle pseudogéométrique un cercle quelconque, ne coupant pas orthogonalement le cercle fondamental.
L’ angle pseudogéometrique de deux courbes sera égal à leur angle géométrique.
Considérons deux points dans le plan pseudogéométrique, par ces deux points je pourrai toujours faire passer une circonférence coupant orthogonalement le cercle fondamental. Envisageons sur cette circonférence le rapport anharmonique de ces deux points et des deux points d’intersection de la circonférence avec le cercle fondamental. Le logarithme de ce rapport anharmonique sera la distance pseudogéométrique des deux points.
Enfin la surface pseudogéométrique d’une aire donnée sera égale en coordonnées polaires à l’intégrale double :
Envisageons maintenant l’opération qui consiste à changer en
ou à remplacer le point représentatif de par le point représentatif de .
Une pareille opération transforme les circonférances en circonférences, elle conserve les angles ainsi que le rapport anharmonique de quatre points sur une circonférence.
Si en même temps cette opération conserve le cercle fondamental je l’appellerai mouvement pseudogéométrique et je distinguerai les rotations pseudogéométriques, mouvements qui conservent deux points réels, et les translations pseudogéométriques, mouvements qui ne conservent aucun point réel.
Les mouvements pseudogéométriques transforment les droites et les cercles pseudogéométriques en droites et en cercles pseudogéométriques, ils conservent les longueurs, les angles et les surfaces pseudogéométriques.
D’où l’important résultat qui suit :
Il y a entres les longueurs, les angles et les surfaces pseudogéométriques les mêmes relations qu’entre les longueurs, les angles et les surfaces géométriques, sauf celles qui sont une conséquence du postulatum d’Euclide.
Soit un point dont la distance géométrique à l’origine soit ; sa distance pseudogéométrique à l’origine sera d’après la définition précédente :
La surface pseudogéométrique du cercle de rayon pseudogéométrique sera donc :1919endnote: 19 À droite de la première égalité, nous lisons : “2”; nous insérons le facteur 4 à la place du 2 barré.
ou bien :
ce qui est le résultat trouvé dans le 1er supplément.
La limite du rapport de cette surface à est pour .2020endnote: 20 Variante : “…est 4 pour ”; le dénominateur est barré ici et dans les deux formules suivantes. L’anneau compris entre le cercle de rayon pseudogéométrique et celui de rayon pseudogéométrique de rayon a pour surface pseudogéométrique :
la limite de cette surface divisée par pour est
Soit un mouvement pseudogéométrique quelconque, une quantité quelconque, le point représentatif de cette quantité, une figure quelconque. J’appellerai ; , ce que deviennent , et après le mouvement pseudogéométrique .
Appelons module pseudogéométrique d’une quantité, la distance pseudogéométrique du point représentatif de cette quantité à l’origine, de telle sorte que si :
Soit un cercle infiniment petit tel que sa plus petite et sa plus grande distances géométriques à l’origine soient et [et] sa plus petite et sa plus grande distances pseudogéométriques à l’origine soit et + 2dR ; soient et ses surfaces géométrique et pseudogéométrique, on aura :
Soit maintenant un cercle2121endnote: 21 Variante : “Soient maintenant deux un cercles”. infiniment petit ayant pour centre un point de module pseudogéométrique ; par le mouvement il se transformera en un cercle infiniment petit ayant pour centre le de module pseudogéométrique et ayant même surface pseudogéométrique que .
Soit la surface pseudogéométrique de et de ; et les surfaces géométriques de et de ; on aura :
Or on a pour la dérivée de par rapport à :
d’où
Supposons que tende vers l’infini ; restant constant ; on aura :
Cette formule nous sera fort utile dans la suite.
Telles sont les définitions complètes de ces notions pseudogéométriques que j’ai appliquées à la résolution de certaines équations différentielles linéaires du second ordre.
On se rappelle que j’ai fait voir, en ce qui concerne ces équations si l’on considère comme fonction du rapport des deux intégrales, que :
1° Cette fonction n’existe pas quand est extérieur au cercle fondamental.
2° À l’intérieur de ce cercle, cette fonction est monodrome. Cette deuxième proposition est liée à la suivante :
3° Le plan pseudogéométrique est décomposable en triangles pseudogéométriques égaux entre eux et ayant pour angles des parties aliquotes de .
La deuxième proposition entraîne la troisième et réciproquement.
Je n’ai pas à revenir sur la première proposition.
Quant à la seconde et à la troisième, j’en ai donné deux démonstrations l’une à la fin du mémoire principal, l’autre au commencement du premier supplément.
La première de ces démonstrations ne s’étendrait pas au cas plus général que j’ai l’intention de traiter ; la seconde n’est pas rigoureuse. C’est pourquoi je crois utile d’en donner encore une troisième démonstration.
Je rappelle que l’on peut distinguer trois sortes de valeurs de ; 1° celles que peut atteindre quand décrit dans son plan ou sur sa sphère un contour fini ; 2° celles vers lesquelles tend quand décrit dans son plan un contour infini ; 3° enfin celles que ne peut jamais atteindre.
M. Fuchs a fait voir que considéré comme fonction de reste monodrome dans le voisinage des valeurs de la première sorte. Si donc je montre que, décrivant un contour fini, peut prendre toutes ces valeurs intérieures au cercle fondamental j’aurai montré que est une fonction monodrome de dans l’intérieur de ce cercle.
Or supposons comme dans le 1supplément que l’on joigne par des coupures en ligne droite les différents points singuliers et le point ; quand décrira tout son plan sans franchir aucune coupure, on a vu que restait à l’intérieur d’un certain quadrilatère que j’ai appelé et dont les côtés sont des droites pseudogéométriques. Quand décrit tout son plan après avoir franchi les coupures un certain nombre de fois et dans un certain ordre, reste à l’intérieur d’un certain quadrilatère pseudogéométriquement égal à .
Donc on trouvera toutes les valeurs que peut prendre quand décrit dans son plan un contour quelconque, de la manière suivante. On divisera le quadrilatère en deux triangles pseudogéométriquement égaux par une de ses diagonales ; on considérera l’un de ces triangles ; on annexera à ce triangle les trois triangles qui lui sont pseudogéométriquement symétriques par rapport à ces différents côtés. On recommencera la même opération pour ces nouveaux triangles et ainsi de suite.
La surface occupée par tous ces triangles sera celle qui sera occupée par les valeurs de cherchées.
Or je dis qu’un point quelconque intérieur au cercle fondamental fait partie de cette surface. Soit ce point. En effet joignons ce point à un point intérieur au triangle par une droite pseudogéométrique. Cette droite BD viendra couper l’un des côtés, par exemple du triangle . Soit le triangle pseudogéométriquement symétrique de par rapport à . La droite BD rencontrera le côté du triangle ; soit le triangle symétrique de par rapport à ; on considérera l’intersection de la droite BD avec le côté du triangle et ainsi de suite. Je dis qu’après un nombre fini d’opérations on trouvera un triangle à l’intérieur duquel se trouvera le point .
En effet il suffit de faire voir qu’une droite de longueur pseudogéométrique finie ne peut rencontrer qu’un nombre fini de triangles , , , …, .
Or cela est évident ; en effet concevons qu’on entoure les différents sommets des triangles , , , …, de cercles assez petits pour ne pas se couper, ayant les sommets des triangles pour centres pseudogéométriques et même rayon pseudogéométrique.
On pourra assigner une longueur pseudogéométrique ; telle que deux quelconques de ces cercles soient l’un de l’autre à une distance supérieure à ; on pourra assigner également une longueur telle que tout segment de droite pseudogéométrique allant d’un côté à l’autre d’un des triangles , , , …, et ne coupant aucun des cercles soit toujours plus grand que . Les triangles , etc. étant tous pseudogéométriquement égaux entre eux, il suffit en effet de prendre pour , la plus petite hauteur du triangle diminuée de deux fois le rayon des cercle ; pour déterminer , on prendra les bissectrices des angles du triangle ; on considérera l’intersection de chacune de ses bissectrices avec le cercle correspondant, on mènera en ce point la tangente au cercle , on envisagera la longueur du segment de cette tangente compris à l’intérieur du triangle et on prendra pour le plus petit des trois segments ainsi trouvé.
Soit , , le nombre des triangles qui se groupent autour des trois sommets , , soit .
Il est clair que tout segment de droite compris à l’intérieur d’un cercle ne peut rencontrer plus de des triangles , etc. Le nombre de triangles , , , etc. que ce segment peut rencontrer est au plus égal à :
Donc une droite de longueur pseudogéométrique limitée ne peut rencontrer qu’un nombre fini de triangles , , , etc. Donc après un nombre fini d’opérations on trouvera un triangle à l’intérieur duquel se trouvera le point . Donc toutes les valeurs de z intérieures au cercle fondamental sont de la sorte.
Donc la fonction x de z que j’ai appelée fonction fuchsienne est monodrome à l’intérieur de ce cercle.
Donc le plan pseudogéométrique peut être décomposé en une infinité de triangles pseudogéométriquement égaux à T.
Des deux propositions précédentes on peut déduire toutes celles que nous avons établies dans le 1 supplément et je n’ai pas à y revenir. Mais je vais montrer comment elles peuvent se généraliser.
Le plan pseudogéométrique, peut-il, d’une autre façon que celle que je viens de définir, se décomposer en polygones égaux entre eux ?
Commençons par supposer cette décomposition faite ; de façon à découvrir les conditions nécessaires pour qu’elle soit possible.
Supposons d’abord que ces polygones soient des triangles scalènes. Soit ABC l’un de ces triangles, ABC ’ un triangle adjacent au premier le long du côté AB ; il est clair que le côté AB du triangle doit être l’homologue du côté AB du triangle ABC ; on peut donc faire deux hypothèses :
1° le sommet de ABC est l’homologue du sommet du triangle et est l’homologue de . Dans ce cas si l’on a décomposé le plan pseudogéométrique en triangles égaux à ABC, AB est un axe de symétrie du système de ces triangles.
2° Le sommet de ABC est l’homologue du sommet de , et est l’homologue de . Dans ce cas, le milieu de AB est un centre de symétrie du système (au point de vue pseudogéométrique).
Faisons maintenant les 4 hypothèses suivantes, qui sont les seules possibles :
1° Les trois côtés du triangle ABC ont des axes de symétrie du système.
C’est le cas que nous avons examiné dans tout ce qui précède ; et d’après ce que l’on a vu : pour que le plan pseudogéométrique soit décomposable en triangles égaux à ABC, il faut et il suffit que chacun des trois angles de ces triangles soit une partie aliquote de .
2° Aucun des côtés du triangle ABC n’est un axe de symétrie du système.
Soit alors ABD, BCE, ACF trois triangles adjacents à ABC.
Le sommet | du triangle ABC est l’homologue du sommet | du triangle | . |
. | |||
. | |||
Le sommet pouvant devenir l’homologue du sommet et du sommet tous les sommets du système sont homologues, c’est-à-dire que rien ne distingue l’un de l’autre les divers sommets du système des triangles égaux à ABC qui recouvre le plan pseudogéométrique.
Considérons donc l’ensemble des triangles qui rayonnent autour du point .
Dans le triangle ABD, est l’homologue du sommet de ABC, l’homologue de et l’homologue de ; AD est donc l’homologue de BC.
Soit ADH le triangle adjacent à ABD.
Le sommet | de ce triangle est l’homologue du sommet | de . |
---|---|---|
Le côté AH est donc l’homologue de CA.
Soit AHK un triangle adjacent à ADH.
Le sommet | ||
---|---|---|
Le côté AH est donc l’homologue de AC.
On continuerait la discussion de la sorte jusqu’à ce qu’on ait épuisé tous les triangles qui ont un sommet en . On voit que ces triangles se succèdent de telle sorte que le sommet soit pour le 1 d’entre eux homologue au sommet de ABC, pour le 2 homologue au sommet , pour le troisième homologue au sommet , pour le au sommet et ainsi de suite. On en conclut :
1° que le nombre de ces triangles est divisible par 3.
2° que la somme des angles du triangle ABC est une partie aliquote de 4 droits.
Hypothèse.
L’un des côtés, AB par exemple du triangle ABC est un axe de symétrie du système. Soient ABD, BCE, ACF trois triangles adjacents à ABC.
Le sommet peut donc devenir l’homologue du sommet et du sommet . Donc tous les sommets du système sont homologues. Considérons l’ensemble des triangles qui rayonnent autour de : Soient ABC, ABD, ADH, AHK etc., ces triangles.
et ainsi de suite.
On voit que pour le triangle, le sommet est homologue du sommet de ABC, pour le 2 homologue de ; pour le 3 de , pour le 4 de , pour le 5 de , pour le 6 de puisque cela recommence périodiquement, pour le 7 le sommet étant l’homologue de et ainsi de suite.
On en conclut :
1° que le nombre des triangles est divisible par 6.
2° Que la somme des angles du triangle ABC est une partie aliquote de deux droits.
hypothèse.
Deux des côtés de ABC sont des axes de symétrie du système. Soient AB et AC ces deux côtés.
Dans ce cas le sommet n’est pas homologue à et à qui sont d’ailleurs homologues entre eux.
1° Le nombre des triangles qui rayonnent autour de est divisible par 2.
2° L’angle A est une partie aliquote de deux droits.
Soient BAC, BCD, BDE etc. la série des triangles qui rayonnent autour de .
On voit que le nombre des triangles est divisible par 4 et que la somme des angles B et C est une partie aliquote de 2 droites. Supposons maintenant que le triangle ABC soit isocèle mais non équilatéral de telle sorte que :
Soit ABD un triangle adjacent à ABC ; on peut faire deux hypothèses :
1° Le côté AB de ABD est homologue du côté AB de ABC. Dans ce cas la discussion est la même que dans le cas du triangle scalène.
2° Le côté AB de ABD est homologue du côté AC de ABC. Cette hypothèse se subdivise en quatre hypothèses secondaires :
hypothèse.
Le côté BC est un axe de symétrie du système.
hypothèse.
Le côté BC est un axe de symétrie du système.
hypothèse.
Le côté BC n’est pas un axe de symétrie du système.
hypothèse.
Le côté BC est un axe de symétrie du système.
Il est inutile de discuter ces quatre hypothèses, je me bornerai donc à la première.
Je pourrais ramener ce cas à celui des triangles scalènes en divisant le triangle isocèle en deux triangles scalènes égaux à l’aide de sa hauteur mais comme un pareil procédé ne serait pas applicable aux polygones de plus de trois côtés, je préfère donner la discussion directe :
Considérons les triangles qui rayonnent autour de . Soient ACB, ABD, ADE, AEF, etc. la série de ces triangles :
Etc.
On voit que le nombre des triangles qui rayonnent autour de peut être quelconque et que l’angle A doit être une partie aliquote de 4 emph droits.
Considérons maintenant les triangles BCA, BAD, BDE’, BE’F’, etc. qui rayonnent autour de .
On voit que le nombre des triangles doit être divisible par 4 et que la somme des angles B et C est une partie aliquote de 2 droits.
Les exemples qui précèdent suffisent pour montrer comment devrait être conduite la discussion si au lieu de chercher si le plan pseudogéométrique est décomposable en une infinité de triangles pseudogéométriquement égaux à ABC, il s’agissait de savoir si ce plan est décomposable en polygones égaux à un polygone donné de plus de trois côtés. On trouverait de la sorte des conditions nécessaires pour que cette décomposition soit possible.
Dans le cas d’un triangle ABC ces conditions sont celles qui sont soulignées dans la discussion précédente. Sont-elles suffisantes ? Pour le reconnaître, nous pourrons raisonner de la manière suivante : Si l’on considère un triangle ABC, qu’on construise ensuite sur ces trois côtés des triangles adjacents à ABC et pseudogéométriquement égaux à ABC, puis que sur ces nouveaux triangles on fasse la même opération que sur ABC, puis qu’on recommence la même opération indéfiniment, les triangles ainsi obtenus recouvriront une certaine surface ; qui ira indéfiniment en s’accroissant. Si cette surface finit par recouvrir tout le plan pseudogémétrique sans se recouvrir elle-même, le plan pseudogéométrique sera décomposable en triangles égaux à ABC ; si au contraire la surface finit par se recouvrir elle-même, une pareille décomposition sera impossible.
Mais, comme nous l’avons déjà dit plusieurs fois, la surface peut se recouvrir elle-même de deux manières différentes :
Manière | Manière |
---|---|
Envisageons une fonction auxiliaire jouissant des propriétés suivantes. Ne la définissons d’abord que dans l’intérieur du triangle ABC.
1° Pour chaque valeur de intérieure à ABC elle aura une valeur et une seule.
2° Elle sera continue.
3° Ses valeurs sur le périmètre de ABC seront assujetties à la loi suivante.
Supposons en particulier que ABC soit un triangle scalène et qu’on soit dans la hypothèse, celle où aucun des côtés de ABC n’est un axe de symétrie du système.
Dans ce cas le milieu de AB est un centre de symétrie du système ; si MO = NO, le point considéré comme appartenant au triangle ABD est homologue du point considéré comme appartenant au triangle ABC.
La fonction sera alors assujettie à reprendre la même valeur au point et au point .
La fonction sera définie en dehors du triangle ABC de la façon suivante.
Elle aura en chaque point du triangle ABD la même valeur qu’au point correspondant du triangle ABC ; et de même si l’on considère la série des triangles qui font partie de la surface , elle aura en chaque point de chacun de ces triangles la même valeur qu’au point correspondant du triangle ABC.
La fonction est donc définie pour tous les points intérieurs à la surface , elle ne l’est pas pour les points extérieurs à cette surface. Cette fonction est continue. Elle est monodrome si la surface ne peut se recouvrir elle-même ; elle ne l’est pas, si la surface peut se recouvrir elle-même. Il s’agit donc de rechercher si la fonction reste monodrome.
Cette fonction va jouer dans la démonstration pour le cas général le même rôle que la fonction fuchsienne pour le cas qui nous avait occupé d’abord. Il existe toujours une fonction qui satisfait aux conditions énoncées plus haut. Cela ne serait pas évident si nous avions assujetti la fonction à être monogène, mais nous ne l’avons pas fait ; en effet bien qu’il existe des fonctions monogènes satisfaisant aux conditions énoncées, ainsi qu’on le verra plus loin, je n’ai pas fait cette hypothèse parce qu’elle m’est inutile, et parce que je ne serais pas encore en état de démontrer l’existence de semblables fonctions.
Une fonction continue quand même elle ne serait pas monogène, reste monodrome à l’intérieur d’un contour simple, enveloppant une aire non trouée, si elle est monodrome dans le voisinage de chacun des points de ce contour.
Les points de la surface sont de deux sortes : ou bien ils sont à l’intérieur ou sur le périmètre d’un des triangles, ou bien ils sont au sommet d’un des triangles. La définition de la fonction montre qu’elle reste monodrome dans le voisinage des points de la première sorte, et si les conditions nécessaires soulignées dans la discussion précédente sont remplies elle sera également monodrome dans le voisinage des points de la 2 sorte. Elle est donc monodrome dans le voisinage des points de la surface .
Maintenant on peut toujours introduire assez de triangles dans la surface pour que cette surface contienne un point quelconque du plan pseudogéométrique. On se rappelle en effet comment nous avons fait voir pages 6 et 7 qu’une droite pseudogéométrique de longueur pseudogéométrique donnée ne pouvait rencontrer qu’un nombre fini de triangles , , etc., et comment nous avons pu en conclure que l’on pouvait introduire dans la surface occupée par ces triangles assez de triangles pour qu’un point quelconque2222endnote: 22 Variante : “pour que tout point donné”. du plan pseudogéométrique se trouve dans cette surface.
Le même raisonnement s’applique au cas qui nous occupe.
Donc tout point du plan pseudogéométrique fait partie de la surface .
Donc la fonction reste monodrome dans tout le plan pseudogéométrique.
Donc la surface ne peut se recouvrir elle-même, ni de la 1, ni de la 2 manière. Donc le plan pseudogéométrique est décomposable en triangles égaux à ABC.
Les mêmes raisonnements s’appliquent si au lieu de la 2 hypothèse on se place dans la 3 ou dans la 4 ; si le triangle ABC est isocèle ou équilatéral ou enfin si au lieu d’un triangle on envisage un polygone d’un nombre quelconque de côtés.
Retenons le résultat suivant qui va être le point de départ de nos recherches.
Le plan pseudogéométrique peut se décomposer d’une infinité de manières en polygones pseudogéométriquement égaux entre eux.
Relations avec la théorie des Formes Quadratiques.
Ici se place une remarque importante. De même qu’il y a un lien intime entre la théorie des fonctions elliptiques, et celles des formes quadratiques binaires définies, de même il y a une relation entre la théorie des nouvelles fonctions que je vais définir et celle des formes quadratiques ternaires indéfinies.
La démonstration nous entraînerait trop loin de notre sujet. Ne donnons ici que le résultat.
Soit une forme quadratique ternaire indéfinie quelconque à coefficients entiers. Soit une des substitutions linéaires à coefficients entiers qui la reproduisent ; la substitution linéaire qui permet de passer de la forme à la forme , la substitution inverse. Il est clair que la substitution que l’on peut représenter symboliquement par :
Considérons la quantité imaginaire
Supposons que la substitution .. que nous désignerons pour abréger par , consiste à changer de telle sorte que :
Nous écrirons pour abréger :
Les substitutions sont en nombre infini ; les substitutions sont donc aussi en nombre infini. On a donc2323endnote: 23 Variante : “On a donc un nombre infini de quantités. Soit donc imagin si”. si , , ont des valeurs déterminées, un nombre infini de quantités imaginaires représentées par un nombre infini de points du plan pseudogéométrique.
(Ces points appartiennent tous au plan pseudogéométrique pourvu que
).
Le résultat que je voulais énoncer est le suivant :
Tous les points sont les sommets d’un réseau polygonal obtenu en décomposant le plan pseudogéométrique en polygones pseudogéométriquement égaux entre eux.
Les substitutions K sont celles qui transforment ces polygones les uns dans les autres, ou bien encore comme on le verra plus loin, celles qui reproduisent les fonctions que nous allons définir.
J’en ai dit assez pour faire ressortir les relations intimes et inattendues qui rapprochent l’une de l’autre deux théories en apparence si différentes et je reviens à mon sujet principal.
Généralisation des fonctions thétafuchsiennes.
Supposons qu’on ait décomposé le plan pseudogéométrique en une infinité de polygones , , , …, pseudogéométriquement égaux entre eux.
Soit le mouvement pseudogéométrique qui permet d’appliquer le polygone sur le polygone .
Soit une fonction rationnelle quelconque.
Envisageons la série :
où est un nombre entier et où prend toutes les valeurs possibles. Pour démontrer la convergence de la série, nous allons faire voir que la série :
est convergente et nous allons grouper les termes de la manière suivante ; nous poserons :
On aura :
Dans cette somme prendra toutes les valeurs telles que le polygone ait un sommet à l’intérieur du cercle qui a pour centre l’origine et pour rayon pseudogéométrique n et n’en ait pas à l’intérieur du cercle qui a pour centre l’origine et pour rayon pseudogéométrique .
Soit la plus grande distance pseudogéométrique de deux points d’un des polygones , soit la surface pseudogéométrique de ces polygones. Tous les polygones correspondant à seront compris dans la couronne circulaire formée par les deux cercles qui ont pour centre l’origine et pour rayons pseudogéométriques et .
Conséquence ; le nombre de ces polygones c’est-à-dire le nombre des formes de est plus petit que la surface de cette couronne divisée par , c’est-à-dire que
ou a fortiori (puisque que
Supposons que soit choisi de telle sorte qu’aucun des ne rende infini ; on pourra trouver une quantité telle que :
mod. .
Supposons de plus que le polygone soit celui qui contient l’origine et que soit à l’intérieur de ce polygone ; sera à l’intérieur du polygone ; d’où
mod.
mod.
ou d’après une formule établie page 4 :
d’où l’on tire
Il suffit d’examiner ces formules pour voir que :
et que par conséquent si , la série et la série2424endnote: 24 Variante : “…la série et par conséquent la série …”. sont convergentes. D’ailleurs cette convergence n’est pas une semi-convergence.
On établit aisément la formule :
étant l’un des mouvements pseudogéométriques . Cette formule montre :
1° que la série ( reste convergente quand sort du polygone .
2° que cette série jouit des mêmes propriétés que les fonctions thétafuchsiennes.
Généralisation des fonctions fuchsiennes
Si l’on divise l’une par l’autre deux de ces fonctions analogues aux fonctions thétafuchsiennes, pourvu que la valeur du nombre entier soit la même pour ces deux fonctions, on obtiendra une fonction tout à fait analogue aux fonctions fuchsiennes. Cette fonction sera en effet méromorphe dans toute l’étendue du plan pseudogéométrique et elle se reproduira quand on changera en ; étant le mouvement pseudogéométrique qui permet d’appliquer sur .
Cette fonction reprendra donc en chaque point du polygone la même valeur qu’au point correspondant du polygone .
Je dis que dans le polygone son module ne peut passer par un maximum ; ou un minimum à moins d’être infini ou nul ; car si la fonction n’est pas infinie, elle est holomorphe et on sait que le module d’une fonction holomorphe ne peut être maximum ou minimum que s’il est nul.
Donc la fonction doit devenir nulle et infinie dans l’intérieur de . Car si elle ne devenait pas infinie par exemple ; son module resterait plus petit qu’une certaine quantité dans l’intérieur de et par conséquent aussi dans l’intérieur des polygones adjacents à et par conséquent serait un maximum de module.
Le même raisonnement s’appliquant à , on conclut que peut prendre toutes les valeurs possibles à l’intérieur de
De plus (z) ne peut les prendre qu’un nombre fini de fois ; sans quoi cette fonction devrait reprendre la même valeur en des points infiniment rapprochés ce qui n’arrive jamais aux fonctions holomorphes.
Je dis maintenant que peut servir à intégrer une équation différentielle linéaire à coefficients algébriques.
Posons en effet :
L’équation :
a évidemment pour intégrales
Je dis que ses coefficients sont algébriquement en .
En effet, on a
Quant au 3 coefficient :
Je dis qu’il est algébrique en . En effet il est monodrome en ; de plus il ne change pas quand on change en . En effet supposons que
On aura, si ,
d’où
Supposons qu’on change en de façon que , et se changent en , , ; on aura :
et
ou enfin :
Considérons maintenant comme fonction de c’est-à-dire de . À chaque valeur de correspondent : 1° un nombre fini de valeurs de intérieures au polygone ; soient , , …, ces valeurs. Ces valeurs donneraient un nombre fini de valeurs de , , , …, .
2° une infinité de valeurs de extérieures à . Mais celles de ces valeurs qui sont intérieures à par exemple sont
pour lesquelles reprend les valeurs :
Donc à chaque valeur de correspondent un nombre fini de valeurs de .
De plus toute fonction symétrique de ces valeurs de est méromorphe en ou en dans toute la sphère.
Donc est algébrique en .
Donc
A toute décomposition du plan pseudogéométrique en polygones pseudogéométriquement égaux entre eux correspond une fonction analogue aux fonctions fuchsiennes et qui permet d’intégrer une équation linéaire de ordre à coefficients algébriques, mais irrationnels.
On voit qu’il y a des fonctions dont la fonction fuchsienne n’est qu’un cas particulier et qui permettent d’intégrer des équations différentielles linéaires algébriques ; mais pour déterminer si une équation donnée est intégrable de la sorte, il faudrait une longue discussion que je me réserve d’entreprendre plus tard, mais dans laquelle je ne veux pas entrer pour le moment.
(Henri Poincaré)
Concours pour le Grand Prix
des Sciences Mathématiques
Devise: Non inultus premor
Troisième supplément
La théorie de la fonction fuchsienne repose toute entière sur la décomposition du plan pseudogéométrique en triangles pseudogéométriquement égaux ou symétriques entre eux.
Ces triangles ont pour côtés des droites pseudogéométriques c’est-à-dire des cercles coupant orthogonalement le cercle fondamental ; ils ont pour angles des parties aliquotes de deux droites ; de plus si deux triangles ABC, ABD par exemple sont contigus le long du côté AB, ils sont pseudogéométriquement symétriques par rapport à ce côté.
Mais deux droites pseudogéométriques peuvent ou bien se couper à l’intérieur du cercle fondamental, ou bien se toucher sur ce cercle, ou bien ne pas se couper. Jusqu’ici nous avons supposé que les trois droites pseudogéométriques qui limitaient notre triangle se coupaient deux à deux à l’intérieur du cercle fondamental de manière à former un triangle fermé ABC. Cette hypothèse n’est nullement nécessaire.
Considérons le triangle limité 1° par le cercle fondamental, 2° par trois droites pseudogéométriques , , qui ne se coupent pas ou qui se touchent sur le cercle fondamental.
Je dis que nous pourrons toujours décomposer le plan pseudogéométrique, c’est-à-dire l’intérieur du cercle fondamental, en triangles pseudogéométriquement égaux ou symétriques à .
En effet, quand on a construit le triangle , on a divisé le cercle fondamental en 4 régions :
1° | L’intérieur de . | |
---|---|---|
2° | La région comprise entre | et le cercle fondamental. |
3° | ||
4° |
Construisons un triangle symétrique de par rapport à l’un de ses côtés, par rapport à par exemple ce triangle aura pour côtés qui se confondra avec , homologue de et homologue de . Il sera tout entier dans la 2 région qu’il subdivisera en trois sous-régions, à savoir :
1° | L’intérieur de | |
---|---|---|
2° | La région comprise entre | et le cercle fondamental. |
3° |
Le cercle fondamental se trouve ainsi divisé en 6 régions :
1° | L’intérieur de | |
---|---|---|
2° | ||
3° | La région comprise entre | et le cercle fondamental. |
4° | ||
5° | ||
6° |
Si l’on veut, construisons un nouveau triangle symétrique de par rapport à ou à , ou de par rapport à ou à ; supposons par exemple que soit symétrique de par rapport à et ait pour côtés se confondant avec , et ; sera tout entier dans la 5 région et la subdivise en trois sous-régions :
1° | L’intérieur de . | |
---|---|---|
2° | La région qui s’étend de | au cercle fondamental. |
3° |
On voit qu’on pourrait continuer indéfiniment de la sorte ; chaque fois qu’on ajoute un triangle, il est tout entier compris dans des régions déjà existantes et il la subdivise en trois sous-régions.
On ne sera donc jamais arrêté.
La décomposition est donc toujours possible.
Quand elle sera effectué, on départira les triangles , etc. en deux classes.
1° Les triangles , etc. qui sont pseudogéométriquement égaux entre eux.
2° Les triangles , , etc. qui sont pseudogéométriquement égaux entre eux et symétriques aux premiers.
Je puis toujours supposer qu’on a choisi les valeurs de telle sorte que :
soit pseudogéométriquement symétrique de | par rapport à | . |
. | ||
. |
Cela posé, on pourra considérer ce plan pseudogéométrique comme décomposé en quadrilatères
pseudogéométriquement égaux entre eux.
Nous appellerons, en reprenant nos solutions primitives l’opération qui change en ; et nous écrirons
On sait que change en
, , , étant des constantes.
Nous écrirons encore comme précédemment
Fonctions Thétafuchsiennes.
Soit une fonction rationnelle donnée de ; l’une quelconque des opérations définies plus haut, nous formerons comme précédemment la série suivante :
étant un entier.
Cherchons donc les conditions de convergence de cette série. Nous avons trouvé que si :
Donnons un instant à une valeur fixe, choisie de telle sorte que tous les restent finis, on pourra poser :
On aura donc :
Soit le nombre2525endnote: 25 Variante : “ le maximum des”. des points dont le module est plus petit que ; les rayons autour de l’un quelconque de ces points ; le cercle lieu des points dont la distance pseudogéométrique à en ; ou si l’on veut le cercle qui a pour centre pseudogéométrique et pour rayon et choisissons assez petit pour que tous ces cercles ne se coupent pas.
Soit le rayon pseudogéométrique du cercle qui a pour centre l’origine et pour rayon géométrique ; on aura par définition :
Tous ces cercles seront contenus tout entiers à l’intérieur du cercle qui a pour centre l’origine et pour rayon pseudogéométrique . Soit leur surface pseudogéométrique ; celle du cercle sera :
On aura donc
Donc, il ne pourra pas y avoir plus de termes dont le module soit plus grand que :2626endnote: 26 Variante : l’indice de est barré.
Formons donc les termes de la série proposée dans un ordre tel que les modules de ces termes aillent en décroissant.
Elle s’écrira alors :2727endnote: 27 Variante : “”.
(1)
et on aura :
Elle sera convergente et sa somme sera indépendante de l’ordre des termes pourvu que la série
(2) .
soit convergente.
Écrivons la série (2) sous la forme suivante :2828endnote: 28 Variante : “”.
(3) .
Dans cette série est la somme des termes de la série (1) dont le module est plus grand que , et en général est la somme des termes de la série (2) dont le module est compris entre :
Les termes de la série (3) seront respectivement plus petits que ceux de la série2929endnote: 29 Variante : le deuxième terme commence par un barré.
(4) .
Or cette série est convergente pourvu que 1.
Donc la série (1) est convergente.
Elle définit une fonction que nous appellerons thétafuchsienne, qui est méromorphe dans toute l’étendue du cercle fondamental, et qui est multipliée par quand on change en .
Si l’on divise l’une par l’autre deux fonctions thétafuchsiennes correspondant à une même valeur de , on obtient une fonction méromorphe dans toute l’étendue du cercle fondamental, et qui ne change pas quand on change en .
Cette fonction permet d’intégrer une équation différentielle linéaire à coefficients algébriques, ainsi qu’on le verra plus loin et nous l’appellerons par analogie, fonction fuchsienne.
Le quadrilatère pseudogéométrique est limité 1° par le cercle fondamental ; 2° par 4 arcs de cercle , , , qui coupent orthogonalement ce cercle et que, conformément à une définition donnée dans un des suppléments précédents, j’appelle droites pseudogéométriques. Formons les cercles , , , dont font partie les arcs de cercle , , , ; appelons la partie du plan qui est extérieur à la fois au cercle fondamental et aux quatre cercles , , , . Les points de seront ceux qui ont même argument que les points de et module inverse.
Appelons de même ’ la région occupée par les points qui ont même argument que ceux de et module inverse. Nous aurons :
Nous avons fait voir que la série thétafuchsienne est convergente toutes les fois que est à l’intérieur de , de , etc. ou de ; nous démontrerions de la même façon (en changeant très peu de choses au raisonnement) que la série thétafuchsienne est encore convergente toutes les fois que est à l’intérieur de ’, de ’, etc. ou de ’ ; ou bien toutes les fois que est sur l’arc de cercle fondamental qui sert de frontière commune à et ’, ou bien à et ’, etc. ou bien à et ’. Il suit de là que la fonction thétafuchsienne et par conséquent la fonction fuchsienne est méromorphe dans toute la région ’ et n’y présente aucun point singulier essentiel. Elle ne peut donc reprendre la même valeur qu’un nombre fini de fois à l’intérieur de cette région.
Cela posé soit la fonction fuchsienne ; nous écrirons comme nous l’avons toujours fait jusqu’ici :
Les deux fonctions et satisferont à une équation différentielle de la forme :
On reconnaîtrait aisément que = 0. Considérons comme une fonction de , nous reconnaîtrons que cette fonction n’est susceptible que d’un nombre fini de valeurs pour chaque valeur de ; que de plus elle ne présente aucun point singulier essentiel. C’est donc une fonction algébrique de .
Ce raisonnement ne serait pas applicable dans le cas où deux des cercles , , , , viendraient à se toucher sur le cercle fondamental ; car le point de contact serait un point singulier essentiel. Le résultat serait encore vrai, je ne veux pas le démontrer ici, car ce n’est là qu’un cas particulier et la démonstration est très longue.
Je retiendrai cependant un cas particulier extrêmement important ; c’est
celui où , , , sont tangents deux à deux
sur le cercle fondamental. On se rappelle que dans le premier
supplément, j’ai traité le cas où les cercles , ,
, se coupaient à l’intérieur du cercle fondamental et
de telle façon que :
angle de et de
angle de et de
angle de et de = angle de et de
, et étant des entiers.
Dans ce cas le plan pseudogéométrique se trouvait décomposé en une infinité de quadrilatères pseudogéométriques , , …, de telle façon que
Il existait alors une fonction méromorphe dans toute l’étendue du cercle fondamental, n’étant altérée par aucune des opérations , et ne prenant à l’intérieur de chacun des quadrilatères qu’une seule fois une valeur donnée.
C’était la fonction fuchsienne proprement dite.
Si l’on posait
et satisfaisaient à une équation différentielle linéaire :
(2) .
étant une fonction rationnelle de .
Faisons tendre maintenant les nombres entiers , , vers l’infini. À la limite les cercles , , , viendront se toucher deux à deux sur le cercle fondamental, de telle sorte que nous tomberons dans le cas particulier que nous nous proposons d’étudier. À la limite l’équation (2) sera celle qui lie au carré du module les périodes d’une fonction elliptique multipliées par une certaine fonction algébrique du carré de ce module.
Supposons qu’à la limite de l’équation (2) s’écrive :
Cette équation aura deux intégrales dont le rapport sera lié à par une relation que l’on pourra mettre sous la forme :
On reconnaîtrait aisément :3030endnote: 30 Variante : “…aisément : 1° que est méromorphe dans le cercle fondamental ; 2° que pour