5-3-2. H. Poincaré à Léon Poincaré
Paris 7 juin 1874
Mon cher papa,
Je vais beaucoup mieux et je pense sortir après-demain; le médecin a dit que je me lèverais demain; j’ai commencé à manger aujourd’hui. M. et Mme Rinck sont venus me voir hier et avant-hier. Mme Rinck est venue seule aujourd’hui. Le géné n’a pas voulu donner la consigne générale. Il est furieux parce qu’il s’aperçoit qu’il flambe les Zn : il avait voulu les faire enlever tous hier au caser. Mais on a été prévenus à temps et on les a tous cachés. Les affaires n’ont donc pas eu de suites graves et elles ne pouvaient pas en avoir pour deux raisons : Les deux élèves pincés avaient des protections. Le géné a une frousse insensée qu’on sache quelque chose au ministère. Quant à moi la seule part que j’ai prise aux affaires, c’est mon dévissage à Richard pour lui dire que la manifestation n’était pas dirigée contre lui.
Pour le moment, je bouquine toute la journée. Je n’ai rien à faire et je vais n’avoir rien à faire une fois sorti d’ici pendant 8 jours environ.
AL 2p. En-tête de l’école polytechnique. Collection particulière, 75017 Paris.
Time-stamp: "22.09.2020 17:32"