5-1-123. H. Poincaré à Eugénie Launois

Jeudi [Sans date]

Ma chère maman,

Nous sortons encore aujourd’hui, parce qu’hier notre sortie a été remplacée par une visite à une cristallerie. Nous ne devrions pas en faire; car les conscrits n’en font jamais, cela a été décidé du jour au lendemain. J’ai pris le train d’Asnières à 2 h. 5; puis nous avons eu une longue route à pied par +(+(^{\circ} de chaleur. Arrivés là-bas nous nous sommes aperçus que les fours Siemens ne chauffent pas moins que le soleil. Ce qu’il y avait de plus remarquable dans cette usine, c’était la densité des ouvriers. La partie qui aurait été très intéressante, à savoir les fours Siemens, était malheureusement inabordable; je suis revenu par le train de 4 h 12\frac{1}{2} et par le bus. Mlle Barré est venue dîner chez Mme Rinck; Octave n’est pas venu; il préparait son exam. M. Rinck réclame je ne sais plus quelle ordonnance.

J’ai reçu une lettre de l’Oncle Antoni qui vient dimanche à Paris. Je suis toujours à la recherche de Bonnet. Tu sais que je n’ai jamais été d’avis que papa se présente. Il se tuerait à force de chiade et de tourmente; je le connais bien. Nos visites aux manufactures intriguent considérablement les reporters. Le Moniteur Universel a dit que les X qui se destinaient aux Tabacs avaient été passer leurs exams à la Manufacture; le Gaulois a dit qu’environ 250 élèves de l’École Polytechnique avaient été faire à la gare St Lazare une manifestation renouvelée des chapeaux mous.

AL 2p. Collection particulière, 75017 Paris.

Time-stamp: "22.09.2020 17:32"