5-1-116. H. Poincaré à Eugénie Launois

[Ca. Juillet 1874]

Ma chère maman,

Nous avons enfin eu hier une prolonge ce qu’on annonçait depuis je ne sais combien de temps tous les jours de sortie. J’ai été aux Français avec Gonzalve. On jouait le duc Job. C’est tout à fait épatant.

J’étais d’abord allé chez Madame Rinck; je me suis promené avec Élie sur les bouls où j’ai rencontré des amphis d’X. il faisait un vent V. Octave est venu dîner le soir.

Nous avons eu la matin une revue du géné dans les salles, il a été laïusser aux conscrits sur ses propriétés du Lot et Garonne. Nous nous sommes dévissés à lui, nous eux Bonnefoy après ce laïus à travers le binet de service. Il était de très bonne humeur et le colo aussi. Je me suis dévissé de chez madame Rinck vers 7 h 14\frac{1}{4}; arrivé au palais Royal, j’ai encore attendu Gonzalve un instant et enfin arrivés sur la porte, nous trouvons deux conscrits qui nous disent qu’ils sont rats, qu’il n’y a plus qu’une première loge; à nous quatre nous prenons la loge; nous arrivons comme la première pièce était déjà commencée. C’est Tabarin. C’est d’ailleurs assez nul; en deux actes et en vers, mais il y a un rôle pour Coquelin qui est épatant.

Mais le duc Job est très chic. Got faisait le duc, Talbot son oncle qui avait la goutte et qui lui donnait du Sauterne, Reichenberg faisait Emma. Got a été surtout épatant.

AL 2p. Collection particulière, Paris 75017.

Time-stamp: " 7.09.2020 11:56"