2-9. René Blondlot

René Blondlot (1849–1930) est le fils d’un professeur à la Faculté de médecine de Nancy–tout comme son ami Henri Poincaré. Il conçoit de nombreux instruments de mesure, dont un wattmètre avec Pierre Curie, et un électromètre absolu avec Ernest Bichat. Il est célèbre pour sa découverte en 1903 de rayons fictifs, des rayons N, dans lesquels une bonne partie de la communauté scientifique française croit pendant plus d’un an. En témoignent les nombreuses communications sur les rayons N dans les Comptes rendus hebdomadaires de l’Académie des sciences et les fréquentes visites de scientifiques à Nancy. La plupart des physiciens, dont les Allemands Otto Lummer et Heinrich Rubens, et les Français Paul Langevin et Jean Perrin, n’arrivent pas à reproduire les phénomènes décrits par Blondlot. Peu après la défaite de Crémieu face à l’Américan Pender au sujet de l’effet Rowland, la réalité des rayons N devient une cause nationale, comme l’observe Mary-Jo Nye (1986, 71). L’Académie des sciences soutient Blondlot par un prix en décembre 1904, mais l’intéressé, qui est correspondant de l’Académie depuis 1894, comprend qu’il faut mettre fin à ses contributions (DSB; De Solla Price, 1961; Firth, 1969; Lagemann, 1977; Rosmorduc, 1972; Thuillier, 1978; Weart, 1978; Klotz, 1980).

Les lettres transcrites ici concernent tout d’abord les ondes électromagnétiques, dont on trouve les compléments théoriques dans les notes de la correspondance avec H. Hertz. Les expériences de Blondlot dans ce domaine sont admirées de tous; elles établissent son autorité scientifique, et contribuent à l’adoption des idées de J.C. Maxwell et de Hertz. Blondlot travaille ensuite sur les rayons X; c’est en poursuivant ses recherches dans ce domaine qu’il tombe sur les rayons N, qu’il décrit en détail à Poincaré.

Time-stamp: " 3.05.2019 01:30"

Références

  • I. Firth (1969) N-rays: ghost of scandal past. New Scientist 44, pp. 642–643. Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • I. M. Klotz (1980) The N-ray affair. Scientific American 242 (5), pp. 168–175. Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • R. T. Lagemann (1977) New light on old rays: N-rays. American Journal of Physics 45, pp. 281–284. Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • M. J. Nye (1986) Science in the Provinces. University of California Press, Berkeley. Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • J. Rosmorduc (1972) Une erreur scientifique au début du siècle : ‘les rayons N’. Revue d’histoire des sciences 25 (1), pp. 13–25. link1 Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • D. J. d. Solla Price (1961) Science Since Babylon. Yale University Press, New Haven CT. Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • P. Thuillier (1978) La triste histoire des rayons N. Recherche 9, pp. 1093–1101. Cited by: 2-9. René Blondlot.
  • S. R. Weart (1978) A little more light on N-rays. American Journal of Physics 46 (3), pp. 306. Cited by: 2-9. René Blondlot.