3-23. Spiru C. Haret

Spiru Haret naît le 15 février 1851 à Iasi (Roumanie). Entre 1869 et 1874, il suit une formation en mathématiques et physique à l’université de Bucarest, puis à partir de 1874, il poursuit ses études de mathématiques et physique à la Sorbonne. En 1878, il soutient une thèse “Sur l’invariabilité des grands axes des orbites planétaires” (Haret 1885), dans laquelle il met en évidence, dans les développements des grands axes des orbites des planètes, l’existence d’un terme séculaire de degré 3. Ce résultat surprenant infirmait celui de Poisson.11endnote: 1 Mioc & Stavinschi 2001. Chez Poincaré, Haret a pu contribuer à ses doutes quant à l’avenir des anciennes méthodes, qui sont à l’origine de sa théorie qualitative.22endnote: 2 Poincaré 1921, 105; Gilain 1991.

La Faculté des sciences de Grenoble cherche alors à recruter Haret, mais il retourne en Roumanie pour occuper la chaire de mécanique rationnelle à la Faculté des sciences de Bucarest.33endnote: 3 Diacu & Holmes 1996, 145. Haret s’investit administrativement et politiquement dans le développement de l’instruction publique et fut à plusieurs reprises Ministre de l’éducation publique. Il fonde l’Observatoire de Bucarest dont Nicolae Coculescu sera le premier directeur.

Durant sa carrière universitaire et politique, Haret avait abandonné la recherche. Au moment de sa retraite, en 1910, il publie La mécanique sociale (Haret 1910), dans lequel il tente d’appliquer les mathématiques à l’étude des phénomènes sociaux. La publication de cet ouvrage est l’occasion de l’échange épistolaire entre Haret et Poincaré.

Haret disparaît quelques mois seulement après Poincaré, mais pas avant de faire son éloge devant l’Académie Roumaine, de l’homme Henri Poincaré et de son “œuvre colossale.”44endnote: 4 Voir l’extrait de l’éloge traduit du roumain, dans Stavinschi (2004). A propos des rapports entre Poincaré et la Roumanie, voir M. Stavinschi & V. Mioc (2005).

Time-stamp: "29.07.2023 20:00"

Notes

  • 1 Mioc & Stavinschi 2001.
  • 2 Poincaré 1921, 105; Gilain 1991.
  • 3 Diacu & Holmes 1996, 145.
  • 4 Voir l’extrait de l’éloge traduit du roumain, dans Stavinschi (2004). A propos des rapports entre Poincaré et la Roumanie, voir M. Stavinschi & V. Mioc (2005).

Références

  • N. Capitaine (Ed.) (2005) Journées Systèmes de référence spatio-temporels 2004: Fundamental Astronomy, New Concepts and Models for High Accuracy Observations. Observatoire de Paris, Paris. link1 Cited by: M. Stavinschi and V. Mioc (2005).
  • F. Diacu and P. Holmes (1996) Celestial Encounters: The Origins of Chaos and Stability. Princeton University Press, Princeton. Cited by: endnote 3.
  • C. Gilain (1991) La théorie qualitative de Poincaré et le problème de l’intégration des équations différentielles. Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences 34, pp. 215–242. link1 Cited by: endnote 2.
  • S. C. Haret (1885) Sur l’invariabilité des grands axes des orbites planétaires. Annales de l’Observatoire de Paris 18, pp. I.1–I.39. link1 Cited by: 3-23. Spiru C. Haret.
  • S. C. Haret (1910) Mécanique sociale. Gauthier-Villars, Paris. Cited by: 3-23. Spiru C. Haret.
  • V. Mioc and M. Stavinschi (2001) Spiru Haret’s contribution to celestial mechanics. Romanian Astronomical Journal 11 (1), pp. 93–105. link1 Cited by: endnote 1.
  • H. Poincaré (1921) Analyse des travaux scientifiques de Henri Poincaré faite par lui-même. Acta mathematica 38, pp. 1–135. link1 Cited by: endnote 2.
  • M. Stavinschi and V. Mioc (2005) Astronomical researches in Poincaré’s and Romanian works. See Journées Systèmes de référence spatio-temporels 2004: Fundamental Astronomy, New Concepts and Models for High Accuracy Observations, Capitaine, pp. 155–156. link1 Cited by: endnote 4.
  • M. Stavinschi (2004) Henri Poincaré et les Roumains. Astronomie 118, pp. 424–425. Cited by: endnote 4.