5-1-288. H. Poincaré à Eugénie Launois

20 Juillet 1878

Edition Française Bergener Dagbladet

Pour toutes communications s’adresser hôtel Victoria à Christiania; les manuscrits refusés ne seront pas rendus.

Yøfart Tidende

Le navire Nyland, a very comfortable steamer indeed, a quitté notre port mardi dernier; il est arrivé vers 3 heures à Koppervik sans encombre. Nous espérons qu’il a continué son voyage sans accident, mais nous n’en avons pas de nouvelles à partir de ce momt. Le navire Haukeli, venant de Haugesund et Koppervik est arrivé hier dans notre port à 8h 1/2 du soir.

Le navire Nordland est aussi venu mouiller dans notre port. On sait que ce bâtiment portait l’expédition franco-norvégienne au pôle Nord. Il a largué les courageux explorateurs à Throndhjem. Voir aux dernières nouvelles les détails les plus intéressants sur cette expédition.

Dernières nouvelles

L’expédition franco-norvégienne au Pôle Nord

On sait que depuis quelques années, une généreuse émulation s’est fait sentir parmi les navigateurs de tous les pays et que chaque nation tente de pénétrer à une latitude plus élevée que ses devancières. On se rappelle que l’Allemagne avait envoyé un de ses savants les plus distingués, le célèbre docteur Hedinger, pour visiter ces climats hyperboréens. Cette expédition avait été annoncée avec le plus grand fracas par les organes des principales sociétés savantes du Wurtemberg. Malheureusement le mauvais temps le força à rebrousser chemin et le navigateur allemand ne dépassa pas le 62e degré de latitude Nord. Le lendemain même de cet insuccès, le Nordland quittait le port de Throndhjem emportant à son bord MM. Bonnefoy et Backke, bien décidés à planter les drapeaux français et norvégien sinon au pôle même, mais au moins à l’île de Senjers. Nous sommes heureux d’annoncer que l’expédition franco-norvégienne, si elle n’a pas atteint pleinement son but a du moins été moins malheureuse que l’expédition allemande. Elle atteignit Svenningdal; mais là, craignant de s’exposer à un trop long hivernage, et satisfaits d’ailleurs des conquêtes géographiques qu’ils avaient faites, les hardis navigateurs ont rebroussé chemin sur Throndhjem. On annonce qu’à peine de retour de son périlleux voyage, l’infatigable géographe français doit aller à Bergen où on lui prépare une réception digne de lui. Les bureaux du journal seront illuminés à l’occasion de sa visite.

Nouvelle expédition

De Bergen, M. Bonnefoy doit entreprendre la traversée des fjords et du Lille Fjeld entre Bergen et Christiania. Un de nos reporters se joindra à cette nouvelle exploration.

Les journaux bien informés

On sait que les journaux soi disant bien informés ont l’habitude de donner des nouvelles connues de tout Paris depuis plusieurs années. C’est ainsi que la Nanziger Zeitung vient d’apprendre à l’univers étonné que Mlle Croizette était belle-sœur de Carolus Duran !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Notre reporter à Viksnoes

Toujours jaloux d’offrir des aliments nouveaux à la curiosité de nos lecteurs, nous avons envoyé un de nos reporters visiter la célèbre mine de Viksnoes. Ce journaliste y a trouvé l’accueil le plus empressé, de la part de Monsieur Gérimont directeur de la mine et de sa jeune femme. Il a effectué sa descente sans encombre dans la journée de jeudi. Il a constaté avec désespoir que l’agriculture n’était pas très florissante dans l’île de Karmø.

A quelque chose malheur est bon ou le désespoir mal fondé d’un reporter

En consultant les indicateurs notre reporter s’aperçut qu’il ne pourrait partir d’ici que lundi prochain. D’abord fort ennuyé de ce contre temps notre reporter ne tarda pas à se consoler, car le temps aujourd’hui était abominable et on ne peut espérer qu’il se remettra d’ici à après demain.

Ce n’est pas tout; les dernières traces du désespoir de notre reporter disparurent elles-mêmes quand il apprit que ce retard lui procurerait l’honneur de voyager avec le célèbre navigateur Bonnefoy (voir les dernières nouvelles).

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Le Grand Balthasar a perdu le petit George où est-il


Mot de la dernière charade.

Fourchambault.

Mot du dernier rébus Lorrain.

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Logigriphe

Mon tout est une ville de Norvège où on trouve le but de l’ambition de bien des prétendants, de même dans un autre sens, un fleuve de France, une ville d’Italie, l’océan, l’univers, un volume, un arbre, la principale préoccupation des femmes, l’art, un pronom personnel de la première personne, le contraire de l’honneur, le principal amour des Anglais, un cercle, ce que bien des gens redoutent le plus au monde, un genre de voûte qui se rencontre à St Pierre de Rome, un métal précieux, [colle?] des céréales qui pousse sous la latitude la plus élevée mais avec une faute d’orthographe.

Aujourd’hui grande représentation au cirque Léonard; nous y enverrons peut-être un de nos reporters; car ils sont fort inoccupés pour le moment et il ne faut pas leur faire prendre de mauvaises habitudes.

AL 4p. Collection particulière, 75017 Paris.

Time-stamp: "27.10.2020 18:49"