3-40. Rodolphe Radau

Rodolphe Radau (1835–1911) est né à Angerburg (Prusse), dans une famille d’origine française, qui avait émigré suite à la révocation de l’Édit de Nantes. Il s’est inscrit à l’Université de Königsberg en 1852, et deux ans plus tard a travaillé comme attaché volontaire à l’Observatoire de Königsberg. Il soutint une thèse en latin sur l’élimination des nœuds dans le problème des trois corps en 1857. La même année, il est engagé par Antoine d’Abbadie dans la rédaction des travaux géodésiques, et s’est installé à Paris en 1859. Il est obligé de quitter la France lors de la guerre de 1870, mais il est rentré à Paris en 1871, et a obtenu la nationalité française par décret en 1874 (Institut de France 1968, 457; Véron 2016).

En 1897, soutenu par le Secrétaire perpétuel, Joseph Bertrand, Radau fut élu à l’Académie des sciences de Paris, succédant à Tisserand dans la section d’astronomie, alors que l’autre Secrétaire perpétuel, Marcelin Berthelot (1827–1907) s’y opposait. Grâce encore à Bertrand, Radau est devenu membre du Bureau des longitudes et a succédé à un autre français par naturalisation, Maurice Lœwy (1833–1907) comme rédacteur en chef de la Connaissance des Temps en 1908.

Dans sa nécrologie faite au nom du Conseil de l’Observatoire de Paris et au nom du Conseil des Observatoires, Poincaré a rappelé des résultats scientifiques “de premier ordre” de Radau, notamment sur les perturbations de la Lune dues à l’action des planètes, et à propos de la figure de la terre, à partir de l’équation de Clairaut et les valeurs observées de la précession. C’était là, écrivit Poincaré,

…une découverte très importante, mais il l’a publiée avec tant de discrétion que malgré mes dénégations réitérées, et bien que je n’y eusse aucun droit, je n’ai jamais pu empêcher qu’on ne me l’attribue. (Poincaré 1912, 89)

Time-stamp: "26.06.2020 21:07"

Références

  • Institut de France (Ed.) (1968) Index biographique des membres et correspondants de l’Académie des sciences. Gauthier-Villars, Paris. Cited by: 3-40. Rodolphe Radau.
  • H. Poincaré (1912) Discours prononcé aux funérailles de M. R. Radau. Bulletin astronomique 29, pp. 88–89. link1 Cited by: 3-40. Rodolphe Radau.
  • P. Véron, M. Véron, and S. Ilovaisky (2016) Dictionnaire des astronomes français (1850–1950). Unpublished typescript, St. Michel l’Observatoire. link1 Cited by: 3-40. Rodolphe Radau.