2-11. Édouard Branly

Édouard Branly (1844–1940) est entré à l’École normale supérieure en 1865. Agrégé de sciences physiques et naturelles en 1868, il devint à la fin de l’année chef du laboratoire de physique de Paul Desains à la Sorbonne. Il soutint une thèse sur des phénomènes électrostatiques en 1873, et après avoir enseigné au Collège Rollin, Branly devint professeur à la Faculté des sciences de l’Université Catholique de Paris en 1876. Sans laboratoire, Branly ne publiait plus de recherches jusqu’en 1887. Il envisageait une chaire à la Faculté de médecine, qui fut dotée d’un laboratoire de physique, et entreprit ainsi des études de médecine de 1877 jusqu’en 1882, quand il soutint sa thèse de médecine. Ensuite, sa demande d’inscription au concours de l’agrégation de physique médicale est refusée par le Doyen de la Faculté de médecine, C.-M. Gariel, comme le note Monod-Broca (1990, 138). Branly reprit la recherche vers 1886 à l’Institut catholique, où il disposa de deux pièces pour mener ses expériences. Il y découvrit en 1890 un phénomène nouveau : la résistance d’un tube à limailles diminue brusquement lorsqu’une décharge électrique a lieu dans son voisinage. Le tube permet, en effet, la détection d’ondes électromagnétiques, comme celles mises en évidence par H. Hertz (Hong 2001). Dans les premières années de la télégraphie sans fil, les tubes à limailles, ou “cohéreurs” sont employés dans les appareils récepteurs, avant d’être remplacés par des diodes. L’Académie des sciences de Paris reconnut la contribution de Branly en lui décernant le prix Houllevigue en 1898 (Gauja, 1917; Terrat-Branly 1941; Monod-Broca, 1990; Revue d’histoire des sciences 46/1, 1993). Branly fut élu membre de la section de physique de l’Académie des sciences le 23 janvier 1911, suite au décès de Désiré Gernez.

La correspondance entre Poincaré et Branly concerne la priorité de découverte de “l’effet Branly”. Quelques années après cet échange, Poincaré remarqua (Poincaré 1907, 33) que c’est la théorie du cohéreur d’Oliver Lodge qui avait convaincu la plupart des physiciens, et pas celle de Branly. Il suggéra d’ailleurs que sans le cohéreur, il n’y aurait pas eu de télégraphie sans fil, mais que si Hertz n’avait connu le cohéreur au lieu du résonateur, il n’aurait pas pu mesurer les longueurs d’ondes électromagnétiques.

Time-stamp: " 1.07.2019 13:10"

Références

  • P. Gauja (1917) Les fondations de l’Académie des sciences (1881–1915). Impr. de l’Obs. d’Abbadia, Hendaye. link1 Cited by: 2-11. Édouard Branly.
  • S. Hong (2001) Wireless: From Marconi’s Black Box to the Audion. MIT Press, Cambridge MA. link1 Cited by: 2-11. Édouard Branly.
  • P. Monod-Broca (1990) Branly au temps des ondes et des limailles. Belin, Paris. Cited by: 2-11. Édouard Branly.
  • H. Poincaré (1907) La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes; La télégraphie sans fil. Gauthier-Villars, Paris. link1 Cited by: 2-11. Édouard Branly.
  • J. Terrat-Branly (1941) Mon père Édouard Branly. Corrêa, Paris. Cited by: 2-11. Édouard Branly.