2-59. Pierre Weiss

Pierre Weiss (1865–1940) obtient un diplôme d’ingénieur en mécanique à l’École polytechnique fédérale de Zurich en 1887, et enseigne brièvement au Lycée Saint Louis à Paris, avant d’entrer à l’École normale supérieure en 1888. Il passe l’agrégation de physique en 1893, et travaille comme préparateur, avant d’être nommé maître de conférences à la Faculté des sciences de Rennes en 1895. Il soutient une thèse sur “l’aimantation de la magnétite cristallisée et de quelques alliages de fer et d’antimoine” à la Sorbonne en 1896, et il quitte Rennes pour la Faculté des sciences de Lyon en 1899. En 1902, Weiss devient professeur de physique expérimentale à l’École polytechnique de Zurich, et directeur de l’Institut de physique. En 1909, il présente sa candidature à la succession d’Henri Becquerel au Muséum d’histoire naturelle. Poincaré formule son avis sur les travaux de Weiss et de Jean Becquerel par lettre à Gaston Darboux, et Jean Becquerel est nommé à la chaire de son père, selon la recommandation de Poincaré (voir Poincaré à Darboux, février 1909 (§ 2-24-22).

Après la première guerre mondiale, Weiss crée et dirige un institut de physique à l’Université de Strasbourg, réputé pour des recherches sur le magnétisme. En 1926, il est élu membre non résidant de l’Académie des sciences de Paris.

La correspondance conservée entre Poincaré et Weiss a eu lieu en 1911. Elle concerne deux jeunes physiciens théoriciens, formés tous les deux à l’École polytechnique de Zurich : Walter Ritz (1878–1909) et Albert Einstein (1879–1955). Le premier est mort peu de temps après son habilitation en physique à l’Université de Göttingen et c’est Weiss qui rédige la préface de ses Œuvres (Société suisse de physique, 1911). Le second est professeur de physique à l’Université allemande de Prague, et le cible de tentatives de recrutement menés par plusieurs universités, dont l’Université de Leiden, où H A. Lorentz cherche son successeur, l’Université d’Utrecht, et l’École polytechnique de Zurich, où une chaire de mathématique et de physique est restée vacante depuis 1902. Dans l’intérêt de la nomination d’Einstein à Zurich, Weiss interroge Marie Curie et Poincaré à son sujet; nous publions la réponse de Poincaré.11endnote: 1 Sur le recrutement d’Einstein par l’École polytechnique de Zurich, voir Medicus (1994), Klein et al. (1993, Doc. 308, note 3) et Sauer (2015). Sur la carrière et les travaux de Weiss, voir (Perrin, 1976).

Time-stamp: "19.10.2023 16:22"

Notes

  • 1 Sur le recrutement d’Einstein par l’École polytechnique de Zurich, voir Medicus (1994), Klein et al. (1993, Doc. 308, note 3) et Sauer (2015). Sur la carrière et les travaux de Weiss, voir (Perrin, 1976).

Références

  • C. C. Gillispie (Ed.) (1976) Dictionary of Scientific Biography, Volume 14: Addison Emery Verrill–Johann Zwelfer. Charles Scribner’s Sons, New York. Cited by: F. Perrin (1976).
  • M. J. Klein, A. J. Kox, and R. Schulmann (Eds.) (1993) The Collected Papers of Albert Einstein, Volume 5, The Swiss Years: Correspondence, 1902–1914. Princeton University Press, Princeton. link1 Cited by: endnote 1.
  • H. A. Medicus (1994) The friendship among three singular men: Einstein and his Swiss friends Besso and Zangger. Isis 85, pp. 456–478. link1 Cited by: endnote 1.
  • F. Perrin (1976) Weiss, Pierre. See Dictionary of Scientific Biography, Volume 14: Addison Emery Verrill–Johann Zwelfer, Gillispie, pp. 243–247. Cited by: endnote 1.
  • T. Sauer (2015) Marcel Grossmann and his contribution to the general theory of relativity. In Proceedings of the 13th Marcel Grossmann Meeting On Recent Developments in Theoretical and Experimental General Relativity, Gravitation and Relativistic Field Theories, R. T. Jantzen, K. Rosquist, and R. Ruffini (Eds.), pp. 456–503. link1 Cited by: endnote 1.
  • Société suisse de physique (Ed.) (1911) Œuvres de Walther Ritz. Gauthier-Villars, Paris. link1 Cited by: 2-59. Pierre Weiss.