4-83-2. H. Poincaré à Léon Walras

[Ca. 14.09.1901]11endnote: 1 Le manuscrit porte une annotation de Walras : “Arromanches, Calvados – Reçue le 16 7bre 1901 – L.W.”.

Monsieur,

Je vous remercie beaucoup de l’envoi que vous avez bien voulu me faire. Dès que je serai de retour à Paris, je lirai votre ouvrage et je vous dirai ce que j’en pense.22endnote: 2 Walras a envoyé à Poincaré un exemplaire de son ouvrage Éléments d’économie politique pure ou théorie de la richesse sociale (Walras 1900); voir sa lettre du 10 septembre, 1901 (§ 4-83-1). À priori, je ne suis pas hostile à l’application des mathématiques aux sciences économiques,33endnote: 3 Variante : “hostile à l’application des mathématiques aux sciences mathématiques économiques, pourvu que …”. pourvu qu’on ne sorte pas de certaines limites, et je sais déjà que vos efforts dans ce sens vous ont conduit à des résultats intéressants.44endnote: 4 Parmi les contributions de Walras qui ont retenu l’attention des mathématiciens, on peut mentionner la “loi de Walras”, et sa formulation du processus d’ajustement de prix, le “tâtonnement”; toutes les deux figurent dans ses Éléments d’économie politique pure (Walras, 1874). Quant à Walras, il cherchera à engager Poincaré au sujet de la théorie cardinale de l’utilité; voir, à ce sujet, Walras à Poincaré, 26.09.1901 (§ 4-83-3), Jaffé (1977), et Ingrao and Israel (1990, chap. 6). Des aspects de la mathématisation de la pensée économique néoclassique sont abordés par Ingrao and Israel (1990) et Grattan-Guinness (2007, 2010).

Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.

Poincare

ALS 1p. IS 1927, Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne. Publiée dans Jaffé (1965, § 1494, 160–161).

Time-stamp: " 8.08.2022 21:26"

Notes

  • 1 Le manuscrit porte une annotation de Walras : “Arromanches, Calvados – Reçue le 16 7bre 1901 – L.W.”.
  • 2 Walras a envoyé à Poincaré un exemplaire de son ouvrage Éléments d’économie politique pure ou théorie de la richesse sociale (Walras 1900); voir sa lettre du 10 septembre, 1901 (§ 4-83-1).
  • 3 Variante : “hostile à l’application des mathématiques aux sciences mathématiques économiques, pourvu que …”.
  • 4 Parmi les contributions de Walras qui ont retenu l’attention des mathématiciens, on peut mentionner la “loi de Walras”, et sa formulation du processus d’ajustement de prix, le “tâtonnement”; toutes les deux figurent dans ses Éléments d’économie politique pure (Walras, 1874). Quant à Walras, il cherchera à engager Poincaré au sujet de la théorie cardinale de l’utilité; voir, à ce sujet, Walras à Poincaré, 26.09.1901 (§ 4-83-3), Jaffé (1977), et Ingrao and Israel (1990, chap. 6). Des aspects de la mathématisation de la pensée économique néoclassique sont abordés par Ingrao and Israel (1990) et Grattan-Guinness (2007, 2010).

Références

  • I. Grattan-Guinness (2007) Equilibrium in mechanics and then in economics, 1860–1920: a good source for analogies?. See Equilibrium in Economics: Scope and Limits, Mosini, pp. 17–44. Cited by: endnote 4.
  • I. Grattan-Guinness (2010) How influential was mechanics in the development of neoclassical economics? A small example of a large question. Journal of the History of Economic Thought 32 (4), pp. 531–581. Cited by: endnote 4.
  • B. Ingrao and G. Israel (1990) The Invisible Hand: Economic Equilibrium in the History of Science. MIT Press, Cambridge MA. Cited by: endnote 4.
  • W. Jaffé (Ed.) (1965) Correspondence of Léon Walras and Related Papers, Volume 3. North-Holland, Amsterdam. Cited by: 4-83-2. H. Poincaré à Léon Walras.
  • W. Jaffé (1977) The Walras-Poincaré correspondence on the cardinal measurability of utility. Canadian Journal of Economics 10 (2), pp. 300–307. link1, link2 Cited by: endnote 4.
  • V. Mosini (Ed.) (2007) Equilibrium in Economics: Scope and Limits. Routledge, London. Cited by: I. Grattan-Guinness (2007).
  • L. Walras (1874) Éléments d’économie politique pure ou théorie de la richesse sociale. L. Corbaz, Lausanne. link1 Cited by: endnote 4.
  • L. Walras (1900) Éléments d’économie politique pure ou théorie de la richesse sociale. F. Pichon, Paris. Cited by: endnote 2.